Mardi - 19 Mars 2024

Fabrice Vandomel / Fondateur de Be Green Engineering à L’Ile de La Réunion


En plein cœur du sud-ouest de l’Océan Indien, l’Ile de La Réunion est porteuse de l’excellence française et européenne. C’est une chance formidable dans cette région du monde où le marché régional, et notamment la grande Afrique, est demandeur de savoir-faire pointus pour assouvir son développement.

Fabrice Vandomel, créateur de Be Green Engineering, l’a bien compris, et c’est pourquoi cet ancien pilier de la Sélection de La Réunion a fait de l’export le fondement même du groupe qu’il est en train de constituer, un groupe qu’il manage comme une équipe de rugby… Et ça marche !

Envoyez un message à Fabrice Vandomel

 

Bonjour Fabrice Vandomel, quel est le métier de Be Green Engineering ?

Be Green Engineering est un bureau d’études techniques pluridisciplinaire spécialisé dans la conception de bâtiments bioclimatiques, l’aménagement durable, les études d’infrastructures et l’environnement.

hôtel moulin joliNous intervenons dans tous les secteurs de l’ingénierie de la construction (pour tous types de bâtiments : logements, hôpitaux, commerces, bureaux, bâtiments industriels, culturels,…), de l’aménagement (infrastructures), de l’environnement (voieries, réseaux, ouvrages d’art, études environnementales, études d’impact,…), dans le domaine de l’eau (gestion et traitement de l’eau, des effluents,…), de l’énergie (maîtrise et efficacité énergétique), de la formation technique.

Nous accompagnons nos clients dans tous ces domaines, via des missions d’assistance à maîtrise d’ouvrage et/ou des missions de maîtrise d’œuvre de conception ou d’exécution, pour des projets à forte valeur ajoutée technique, intégrant les nouvelles problématiques environnementales.

 

Quand et pourquoi avez-vous créé cette entreprise ?

J’ai créé Be Green Engineering en 2011, après avoir fait une bonne partie de ma carrière dans un grand groupe international spécialisé dans l’engineering.

Fort d’une vingtaine d’années d’expérience, j’ai eu envie de créer ma propre entreprise, toujours dans le domaine de l’engineering, avec un ancrage à La Réunion, mais fondée dès le départ sur une stratégie export. C’est ce qui explique que j’ai rapidement essaimé d’autres structures à l’extérieur, et que l’entreprise et tous ses collaborateurs sont formatés pour l’export.

 

Dans les grandes lignes, comment est organisée Be Green Engineering ?

logo Be greenEn termes d’organisation, nous sommes regroupées en 6 entités : 5 bureaux d’études pluridisciplinaires « géo-localisés » (Ile de La Réunion, Nice, Madagascar et Afrique du Sud) et 1 entité, Profil’o (basée à la Réunion), dédiée à la formation technique.

Nous travaillons à la mise en place d’une holding qui va fédérer l’ensemble de ces sociétés, et qui va donner naissance au premier groupe d’engineering 100 % réunionnais. Au total, l’ensemble du groupe représente un effectif de 30 personnes, pour un CA 2015 qui devrait être de l’ordre de 3 M€.

Après cette phase I de structuration du Groupe, nous allons passer à une phase II, consistant en l’acquisition d’une importante structure sud-africaine, qui fera passer notre effectif global à 120 personnes, pour un CA consolidé de 15 M€.

Ce déploiement régional, et en particulier l’ancrage fort en Afrique du Sud, s’inscrit complètement dans notre stratégie export, compte tenu du hub important que constitue Johannesburg dans la région de l’Afrique Australe. Cela nous permet en particulier d’exporter plus facilement le savoir-faire réunionnais, depuis longtemps éprouvé, par exemple dans le domaine de la production et de la maîtrise d’énergie, et de le rendre plus facilement accessible à d’autres régions tropicales, dont nous maîtrisons les spécificités.

 

Qui sont vos clients ?

Le Mercurial Saint-denisNous avons à la fois des clients publics et des clients privés, et il est très important de conserver un certain équilibre entre les différents types de marchés.

On essaie aussi de diversifier au maximum les projets dont on nous confie la réalisation (conception, exécution, bâtiments, infrastructures, environnement, eau, énergie,…), et finalement, cela nous permet d’avoir une adaptation au marché qui est assez intéressante, car on n’est pas dépendant que d’un seul type de client ou d’un seul type de besoin. De plus, cette polyvalence permet de maintenir un certain niveau de compétence au niveau de nos collaborateurs.

 

Sur quels atouts distinctifs Begreen Engineering s’appuie-t-elle pour assurer son développement ?

station épuration madaJe pense que c’est notre capacité à fournir un service de haut niveau clé en main depuis La Réunion, avec un ensemble de spécialistes basés localement.

C’est également notre préoccupation constante d’être « acteur » et moteur, et non pas suiveur, dans notre métier, et c’est pourquoi nous accordons une place essentielle à l’innovation, qui est toujours au cœur de nos réflexions. A ce sujet, nous avons créé en interne un Pôle Recherche & Développement, dans lequel nous développons actuellement, par exemple, des outils de conception thermique et de mesure de performance énergétique des bâtiments. C’est également l’occasion d’accueillir chez nous beaucoup de matière grise issue d’écoles d’ingénieurs ou du monde universitaire.

Du coup, nous avons tous les atouts d’un grand groupe en termes de compétences, mais avec les avantages d’une PME : gestion locale, service de proximité, collaborateurs bien formés et disponibles, réactivité, etc…

 

Vous êtes implantés à l’Ile de La Réunion, qu’est-ce qui a motivé ce choix et quels sont pour vous les atouts de ce territoire ?

réseau partenairesJe suis Réunionnais et c’est ici que je travaille depuis plus de 20 ans. J’ai donc pu au fil du temps bâtir un réseau professionnel local et régional fort, et je peux dire que je connais bien la Zone Océan Indien. Compte tenu de ce « capital » professionnel, j’ai vraiment souhaité bâtir un groupe qui s’appuie avant tout sur un socle Réunion, pour valoriser toute l’expertise qui a été développée ici, et il y en a !

Depuis ce socle, nous pouvons ainsi nous attaquer aux marchés qui constituent notre « 1er cercle » régional, à savoir l’Ile Maurice, Madagascar, Mayotte, l’Afrique du Sud, qui, dans bien des domaines, sont en manque de beaucoup de savoir-faire très qualifiés que nous portons. On leur amène l’expertise et la qualité françaises.

Et puis, à partir de là, l’objectif est d’élargir notre marché géographique vers l’Afrique Australe, et encore plus loin. C’est une stratégie de développement géographique qu’un territoire comme La Réunion, compte tenu de sa situation et de son niveau d’expertise, permet, et nous avons saisi cette opportunité. Nous sommes convaincus que l’économie mondiale et régionale à changé, et nous devons donc impérativement régionaliser notre activité et nous ouvrir sur le monde. C’est une manière de voir la crise comme une opportunité guidée par l’innovation et l’excellence.

 

Par quels types de contacts « B2B » extérieurs êtes-vous intéressé ?

Nous sommes toujours intéressés par des contacts professionnels avec l’extérieur, par exemple pour s’associer dans des projets avec des compétences complémentaires aux nôtres, ou pour les intégrer en interne de façon plus structurelle.

De manière générale, nous sommes à l’écoute de tous les sujets qui touchent au développement durable et aux problématiques environnementales dans les domaines qui sont les nôtres. Nous avons bien sûr déjà constitué notre propre réseau de partenaires, experts sur des sujets pointus, et nous sommes par essence ouverts à élargir ce réseau.

Par exemple, nous nous intéressons beaucoup à l’impact des effets du changement climatique en Afrique, en particulier sur les villes côtières, et à tous les effets induits : érosion des côtes, montée des eaux, impact sur l’agriculture, la pêche et les populations. Cela nécessite des collaborations techniques et scientifiques ciblées.

 

Et il se trouve que vous êtes un ancien rugbyman… Que pouvez-vous nous dire de « votre » rugby ?

rugby-ballonJ’ai commencé le rugby à 17 ans, un peu par hasard, car je faisais jusque là de l’athlétisme… Et j’ai joué jusqu’à 37 ans ! Après avoir débuté au CSSD (Club Sportif de Saint-Denis), j’ai joué 3 ans à Cognac au moment de mes études en métropole, puis à nouveau à La Réunion où mon dernier club a été le XV Dionysien. Je jouais au poste de pilier, et j’ai eu l’honneur d’être le Capitaine de la Sélection de La Réunion.

J’ai ensuite suivi un Master 2 d’entraîneur de sportif de haut niveau à Créteil, au cours duquel j’ai fait une étude très poussée sur les caractéristiques de la pratique du rugby dans les DOM TOM. Et j’ai donc aussi eu une carrière d’entraîneur de catégories Jeunes à La Réunion (d’abord au XV Dionysien, et aujourd’hui, plus sporadiquement au Rugby Club de Saint-Gilles, près de chez moi, quand mes occupations professionnelles me laissent un peu de temps).

Côté professionnel, je me suis toujours appuyé sur le rugby, qui m’a aidé à structurer ma façon de manager… Aujourd’hui, un chef d’entreprise et un sportif de haut niveau ont beaucoup de points communs : objectif, travail, performance, adaptation, exigence, entre autres, font partie de leur quotidien.

Tucks Afrique du SudLe rugby m’a également beaucoup aidé dans mon implantation en Afrique du Sud : c’est grâce au réseau « rugby » que j’avais là-bas, que j’ai pu très rapidement être intégré au pays. Avant même de faire du business, il y a eu un investissement social de ma part, à travers le rugby : je parraine l’Equipe Universitaire Féminine de Pretoria, les « Tucks », dont la plupart des filles font partie des équipes nationales à 15 et à 7. La « connexion rugby » a vraiment un sens très fort en Afrique du Sud, ce sport, c’est une religion chez eux.

Je regrette que le rugby sud-africain, dont l’équipe nationale à été sacrée championne du monde, n’ait pas eu plus d’influence sur la pratique du rugby à la Réunion. Je pense que nous devrions, comme pour l’économie, régionaliser également nos pratiques culturelles et sportives. Nous partageons une histoire commune avec nos voisins, il est temps de penser au co-développement.


ICONE-VIDEOReportage Be Green Engineering


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Site Internet de Be Green Engineering


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Site Internet de Profil’o


ICONE-CREDITSInterview : Frédéric Poulet
Photos : : Photos : Be Green Engineering


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