Vendredi - 29 Mars 2024

Ravi André, Président de l’Aix Université Club Rugby


C’est sur le tard, après avoir exploré de long en large les fonds marins, et effectué quelques touches sur les pistes d’escrime, qu’il a découvert le rugby, du côté de Clermont-Ferrand, grâce à un copain qui lui dit un jour qu’il avait « la carrure et l’esprit » de ce sport… En réalité, cet ami était bel et bien un visionnaire !

Et si ce n’est pas sur le pré que Ravi André, Président de l’Aix Université Club Rugby, a exercé le plus longtemps ses talents dans le monde d’Ovalie, il s’est depuis très largement rattrapé dans son rôle de dirigeant. Rencontre avec un homme féru des valeurs du rugby amateur, amoureux de la Bourgogne de son enfance, et de la Provence qu’il connaît depuis bien longtemps… Sans oublier l’Inde, le pays de sa naissance, pour lequel il s’engage au travers d’actions humanitaires… Merci Ravi !

Envoyez un message à Ravi André

 


ICO-ville-2 Côté Rugby


Bonjour Ravi, par quelle porte le rugby est-il entré dans ta vie ?

panneau-clermont-ferrandC’est par une porte un peu détournée, car j’ai commencé le rugby tard, à 25 ans, à Clermont-Ferrand, où je suis rentré à l’époque à l’Ecole Nationale des Impôts, en tant qu’inspecteur.

Jusque là, j’avais plutôt pratiqué des sports individuels, comme l’escrime et la plongée sous-marine. En fait c’est un ami qui m’a entraîné au rugby, car me disait-il, j’en avais « la carrure et l’esprit ». J’ai donc joué en Universitaire, et j’ai fait une « petite » carrière en tant que joueur, au poste d’ailier, car c’est un des postes les plus faciles à appréhender quand tu débutes !

 

A partir de là, quel a été le chemin que vous avez parcouru ensemble, le rugby et toi, jusqu’à ta nomination à la Présidence de l’AUC Rugby ?

J’ai donc joué pendant mon année universitaire passée à Clermont-Ferrand, puis j’ai ensuite fait quelques matchs une fois basé à Paris au Ministère des Finances. Des années plus tard, en 2005, quand je suis revenu à Aix-en-Provence (où j’avais passé mon adolescence), j’ai retrouvé Sébastien Bonnet, qui était à l’époque Président de l’AUC Rugby, et je suis entré au club en 2006 comme dirigeant. Quand Sébastien a décidé de passer la main, j’ai repris le flambeau en devenant Président du club en 2011.

 

Peux-tu nous présenter dans les grandes lignes l’AUC Rugby ?

SUPERMAN AUCL’AUC Rugby a été créé en 1953, il a donc fêté ses 60 ans l’année dernière. Historiquement, il a été le premier club de rugby aixois, avant l’ARC, qui est devenu ensuite le PARC (Pays d’Aix Rugby Club). On compte 480 licenciés, une école de rugby avec 120 gamins, et puis comme tous les clubs, un bureau et des bénévoles. Notre budget est de l’ordre de 280.000 € (prévisionnel).

On fonctionne avec un bureau restreint, ce qui permet de se réunir toutes les semaines, et ensuite on est organisé en « cellules » : une pour le sportif, une pour le partenariat, une pour la communication, une pour l’évènementiel, etc… . Au niveau sportif, on a un trio d’entraîneurs qui a en charge les Seniors : Hervé Graulier, Guillaume Marque, et Chris Wyatt, ce dernier intervenant notamment dans le secteur de la touche.

logo auc généralNous sommes réunis sous le label « AUC » (Aix Université Club) qui fédère une vingtaine de disciplines environ, dont le rugby, une des plus grosses associations du regroupement. Chaque discipline sportive de l’AUC est indépendante, notamment sur l’aspect financier. Au niveau sportif, la discipline « phare » de l’AUC est le hand-ball (le « PAUC Handball »), qui évolue en LNH, le plus haut niveau national.

 

Quelles sont les valeurs défendues par l’AUC Rugby, et comment considères-tu, et « vis-tu », ton rôle de Président ?

AUC première ligneA l’AUC Rugby, comme dans beaucoup de clubs de rugby, c’est avant tout l’esprit de famille qui prédomine… Quant tu entres à l’AUC, au final tu n’en sors jamais, tu restes marqué « AUC »… Et comme on dit : « AUC un jour, AUC toujours ! ».

Une valeur importante chez nous, c’est que nous n’avons pas de rapport à l’argent sur le plan sportif, les joueurs ne sont ni payés, ni défrayés… On est vraiment dans le pur sport amateur. La conséquence, c’est qu’on ne se retrouve qu’avec des gens qui partagent ces valeurs là et qui ne sont intéressés que par le seul aspect sportif et le côté convivial du rugby.

Cette valeur, je la défends tant que je peux, je ne pourrai peut-être pas toujours le faire si un jour on monte plus haut dans la hiérarchie du rugby, car à un moment donné, il faut bien faire face aux impératifs liés au « système » dans lequel on évolue.

Quant à mon rôle de Président… J’essaie d’avoir un rôle fédérateur. Etre Président de club, c’est un boulot énorme, c’est beaucoup de responsabilités. D’abord, le rugby est malgré tout un sport de contact, les joueurs sont sujets à blessures, on a beaucoup de jeunes, donc il faut faire très attention, et le respect des règles de sécurité est extrêmement important. Présider un club, c’est compliqué aussi parce qu’on gère des deniers publics, et on a donc des comptes à rendre. Et puis on est une mini-entreprise avec des salariés, 5 au total, avec, pour le Président, toutes les responsabilités liées au statut de chef d’entreprise.

Ravi, entouré de Francis Taulan (à g), Adjoint aux Sports d’Aix-en-Provence, et de Sébastien Bonnet

Ravi, entouré de Francis Taulan (à g), Adjoint aux Sports d’Aix-en-Provence, et de Sébastien Bonnet

 

Quels sont, jusqu’à présent les meilleurs moments que tu as vécus avec l’AUC Rugby ?

Ma plus grande satisfaction, c’est bien sûr la montée en Fédérale 3… Ca faisait quelque temps que le club évoluait en Honneur, avec de très bons résultats, et qu’il frappait à la porte de l’étage supérieur, et la saison où je prends la Présidence, on monte ! C’était la première fois que le club atteignait ce niveau en 60 ans d’existence, et j’ai eu la grande chance de bénéficier, dès mon arrivée aux manettes, de tout le travail accompli par mes prédécesseurs. Ca a été une très grande fierté, non pas pour moi, mais pour les joueurs et les dirigeants fidèles du club… J’estime que je les ai plus accompagnés dans cette montée que je n’en ai été l’artisan, et ça a été un moment formidable.

 

Selon toi, quels sont les atouts de ce club, et que lui souhaites-tu ?

joueur AUC rugbyJe lui souhaite d’abord de progresser, tout en gardant l’esprit… Ca, c’est mon vœu le plus cher. Et puis, ce que je souhaite, c’est que les gamins s’éclatent, puisque ce sport véhicule des valeurs qui sont… Qui sont… Géniales ! Les valeurs humaines liées au rugby sont extraordinaires, je le dis souvent aux jeunes : « L’Ecole de rugby, c’est l’école de la vie » : on arrive à l’heure, on respecte l’arbitre, on respecte ses entraîneurs… Parce qu’un jour, il faudra arriver à l’heure au boulot, il faudra respecter son patron, et puis il faudra respecter le policier qui fait la circulation sur la route.

L’atout de l’AUC Rugby, c’est son ancienneté et son expérience, avec une particularité singulière, c’est d’avoir un « grand frère » (bien que plus jeune que nous !), ici, à Aix-en-Provence : le PARC (Pays d’Aix Rugby Club). C’est un club « quasi-pro », qui évolue en Fédérale 1, et qui a vocation à rejoindre la Pro D2 qu’il a déjà connue. Avec le PARC, on ne joue pas dans la même catégorie, et en fait, nous sommes complémentaires. Etant sur le même territoire, il y a naturellement des « transferts » entre l’AUC Rugby et le PARC, et il y a de plus en plus de « coopération » entre nous. Ainsi, par exemple, le Directeur de l’Ecole de Rugby de l’AUC est aussi dirigeant au PARC, où il entraîne les Crabos. Et puis on a ou on a eu chez nous des joueurs « en fin de carrière » en provenance du PARC, comme Chris Wyatt, ou Gwendal Ollivier. En sens inverse, il est compréhensible de voir de jeunes talents, formés chez nous, aller jouer à l’étage supérieur au PARC, en minimes, cadets ou juniors… Ca veut dire qu’on a réussi notre boulot de formation. Finalement, l’idée est que chaque joueur puisse évoluer, sur le territoire aixois, au niveau de jeu et de compétition auquel il peut prétendre, et aussi auquel il souhaite s’impliquer.

Au-delà de ça, des évènements communs sont d’ores et déjà programmés entre l’AUCR et le PARC : nous allons jouer le 10 janvier prochain contre Martigues en ouverture du match PARC / Graulhet, et allons œuvrer ensemble sur l’opération « Journées des Ambassadeurs », parrainée par le Société Générale et la LNR (Ligue Nationale de Rugby), qui se déroulera à Aix les 11 et 12 février 2015.


ICO-ville-2 Côté Ville


D’où es-tu originaire, et quand ta route a-t-elle croisé celle d’Aix-en-Provence ?

panneau-longvicJe suis né dans un pays lointain, l’Inde, à Pondichéry, mais je n’y ai pas vécu, et j’ai passé les premières années de ma vie à Dijon… à Longvic exactement, où il y a la base aérienne dans laquelle travaillait mon père, Officier de l’Armée de l’Air. J’avais 10 ans quand nous sommes arrivés à Aix-en-Provence, où j’ai donc passé toute mon adolescence.

Qu’apprécies-tu le plus dans la « Ville du Roy René » et ses environs ?

old corner houseCe que j’aime dans Aix-en-Provence, c’est que c’est une ville à taille humaine, où tout le monde se connaît. C’est une ville qui a une architecture magnifique, et en levant un peu la tête quand tu marches dans les rues d’Aix, tu découvres de très belles choses (des façades, des statues,…). En fait, bien que je la connaisse depuis 35 ans, Aix-en-Provence est une ville que je découvre perpétuellement !

Nous avons également un passé culturel très fort, et qui est entretenu, par exemple avec le Festival International d’Art Lyrique, mais aussi au travers de beaucoup d’autres évènements et animations.

Sur un plan géographique, nous somme à proximité de notre « grande sœur », Marseille, qui elle aussi est une belle ville, dans un autre style, et puis on est à 1h de la montagne, 30 minutes de la mer… Globalement, je dirai donc qu’il fait bon vivre et travailler à Aix-en-Provence !

Hormis la Provence, quelles sont tes autres régions de « cœur », en France ou de par le monde ?

Ma région française de cœur, ça reste celle où j’ai grandi, la Bourgogne… J’y suis très attaché et j’y vais régulièrement, notamment à Nevers (où il y a d’ailleurs une belle équipe de rugby qui tape très fort à la porte de la PRO D2 depuis un petit moment…). En France, j’aime aussi beaucoup le Bassin d’Arcachon.

IndeEt puis, bien sûr, j’aime forcément l’Inde. J’essaie d’y retourner une fois par an, avec des amis, avec des chefs d’entreprises, puisque je dirige une association, « Un pont vers l’Inde », où l’on développe les relations culturelles et économiques avec ce pays, via des microprojets que l’on accompagne financièrement (dernièrement, par exemple, l’aménagement d’une école pour enfants handicapés en liaison avec le Rotary de Pondichéry, et la rénovation d’une crèche pour enfants défavorisés).

 

Quelle est ton activité professionnelle ?

logo finances publiquesJe suis donc entré au Ministère des Finances à 25 ans, et je suis actuellement Auditeur à la Mission Départementale d’Audit, de la Direction Régionale des Finances Publiques PACA. Ce travail consiste à évaluer les process de fonctionnement de toutes les structures de la Direction des Finances (Centres des Impôts, etc…) et d’organismes ayant touché des fonds publics.

Aix-en-provence-logoEt puis je suis également Conseiller Municipal à la Ville d’Aix-en-Provence, fraîchement élu en avril dernier dans l’équipe de Maryse Joissains. Je suis chargé des relations avec les C.I.Q. (Comités d’Intérêt de Quartier) et de leur coordination.

En dehors du travail, du rugby, et de ton poste de conseiller municipal, exerces-tu tes talents dans d’autres activités ?

J’ai fait beaucoup de plongée, je suis officier de réserve de la sécurité civile, et depuis cette année je viens de commencer un nouveau sport, le « krav maga ». A l’origine, c’est un sport de combat basé sur l’auto-défense, pratiqué par l’armée israëlienne.

Et pour ne pas faillir à la règle des entretiens « Puissance 15 », y-a-t-il une chanson qui te tient à cœur, et que tu voudrais nous faire partager, maintenant ?

Alors je vais choisir « Luka », de Suzanne Vega. C’est une chanson très simple, qui parle de la maltraitance des enfants, du silence et de l’indifférence face à ces douleurs là. Je suis très attaché à ce sujet, et j’y travaille beaucoup avec mon association.


ICONE-VIDEOSuzanne Vega – Luka


ICONE-WEB

Site Internet de l’AUC Rugby


ICONE-CREDITSInterview : Frédéric Poulet
Photos : Portrait Ravi : FP / Photos Rugby et réception : Xavier Faugère / Photos paysages : Fotolia


ICONE-ESPACE

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *