Vendredi - 19 Avril 2024

Pierre Carricart / 3ème ligne aile à l’Union Sportive Nafarroa


C’est sans doute pour être plus près des Dieux du Rugby, et les remercier encore, que cet homme est monté sur les hauteurs de Bidarray pour illustrer son Portrait Puissance 15…

Il faut dire que pour attirer Pierre Carricart sur la planète ovale, nos Dieux préférés durent négocier ferme avec leurs homologues de la Pelote Basque… Et la partie n’était pas gagnée d’avance, car les gènes du garçon penchaient en effet plutôt en faveur de ces derniers ! C’est finalement à Cambo-les-Bains que Pierre débuta sa carrière rugbystique, et c’est à l’US Nafarroa, réunion de Garazi et de Baïgorri, hauts-lieux du Rugby de la Basse-Navarre, qu’il s’épanouit pleinement depuis maintenant 15 ans, habillé de « Rouge & Jaune »… Prenez le temps de lire plus bas la belle histoire de ce valeureux 3ème ligne aile… Vous verrez qu’il habite dans un beau pays, Basque de surcroît, un pays de Rugby et de Pelote… Un pays où l’on aime chanter, danser et faire la fête… Un pays aussi, où le « xahakoa » aide les bergers et leur troupeau à garder patience dans leur lente ascension vers les cimes verdoyantes du printemps… Merci Pierre !

 

Bonjour Pierre… C’est par la pelote et le rugby que gamin, tu débuteras ta carrière sportive… Tu nous racontes ?

panneau-louhossoaJe suis originaire de Louhossoa, un petit village du Pays Basque intérieur, situé à mi-chemin entre Saint-Jean-Pied-de-Port et Bayonne. En fait, j’ai grandi entre Louhossoa, le village de ma panneau lacarremère, et Lacarre, celui de mon père, qui se trouve lui à 5 kms de Saint-Jean-Pied-de-Port.

 

1990 : Pierre a 3 ans et il est dans les bras de Philippe, son Champion de papa…!

1990 : Pierre a 3 ans et il est dans les bras de Philippe, son Champion de papa…!

 

Tel père... tel fils!

Tel père… tel fils!

A l’époque, tout comme aujourd’hui d’ailleurs, les 2 sports-roi de mon pays étaient la pelote et le rugby, et mon enfance a vraiment été bercée par ces jeux de balle et de ballon. Mes grands-pères, Laurent et Pierre, m’ont communiqué leur amour commun pour la pelote à main nue, et mon père, Philippe, a été un grand champion de la discipline Alors forcément, la pelote, ça a toujours fait partie de ma vie, et bien sûr, je me suis très rapidement mis à la pratiquer moi aussi… Dès que j’ai pu tenir sur mes 2 jambes, j’avais toujours cette sacrée balle à la main pour la taper sur les murs que je croisais dans ma pérégrinations !

 

jean-claude iphar garazi

Jean-Claude Iphar (2ème à gauche), alors qu’il portait le maillot de Garazi…

Et côté rugby, mon « point de contact » essentiel avec ce sport était Jean-Claude Iphar, mon oncle, alors 3ème ligne et capitaine de l’US Garazi, le club de Saint-Jean-Pied-de-Port (c’était avant la fusion entre l’US Garazi et l’US Baïgorri, qui en 2003 donna naissance à l’US Nafarroa). Quand j’étais gamin, j’allais tout le temps voir mon père jouer à la pelote, et comme chez nous un trinquet ça n’est jamais bien loin d’un terrain de rugby (notamment à Garazi et à Baïgorri !), je m’échappais un instant pour aller voir jouer le tonton qui était à la manœuvre avec les siens à quelques dizaines de mètres de là.

 

panneau cambo les bainsCompte tenu de mon activité précoce en la matière et de mon environnement familial, j’arrive au collège de Cambo-les-Bains en pelotari doté d’un niveau respectable, mais comme beaucoup de mes collègues de classe jouent au rugby, je fais comme eux et je m’y essaie moi aussi… Tu imagines la suite… Je n’ai jamais voulu arrêter, tant ce sport a tout de suite répondu à toutes mes attentes ! J’ai donc du prendre la décision d’arrêter la pelote en compétition, pour me consacrer au rugby… Décision qui, soit dit en passant, n’est pas si simple à prendre quand tu as un père qui excelle dans la discipline, et que certains attendent de toi que tu fasses aussi bien que lui… Ce qui est loin d’être évident !

logo us camboC’est donc comme ça que je signe ma première licence et que je rejoins les Minimes de l’US Cambo, entraînés alors par Michel Mocho et Christophe Gastigard, qui furent ainsi mes premiers éducateurs. Je profite d’ailleurs du moment pour adresser un clin d’œil particulier à Michel, que je croise toujours car c’est un ami de la famille… Il tente obstinément de me faire revenir à Cambo, là où j’ai fait mes premières armes, pour y terminer ma carrière de joueur, histoire de boucler la boucle … Qui sait, un jour peut-être… ?

 

Depuis ces premiers instants, quelle a été jusqu’à ce jour ton histoire personnelle avec le ballon ovale ?

panneau garaziC’est donc en « Rouge & Blanc », les couleurs du maillot de Cambo-les-Bains, que je fais mes grands débuts à… L’ouverture ! Et puis, comme on connaissait quelques problèmes d’effectif à Cambo, et qu’au niveau des études je me dirigeais vers Saint-Jean-Pied-de-Port, c’est assez naturellement que je rejoins en 2001 les Cadets de l’US Garazi, qui vivent cette année là leur première saison en entente avec l’US Baïgorri (les Seniors des 2 clubs n’étaient pas encore réunis sous l’étendard de l’US Nafarroa). Nous sommes alors entraînés par Jean-Claude Urruty et Mitou Goicoechea.

Pierre Jeune photo 2

2005 : Pierre avec les Balandrade d l’US Nafarroa

A partir de là, j’effectuerai tout mon parcours de rugbyman au sein de l’entente « Baïgorri – Garazi », qui deviendra donc U.S. Nafarroa à partir de 2003… Cadet, puis Junior Balandrade, puis Bélascain, et enfin Senior. Et quittant le n°10 que je portais à Cambo, c’est à l’aile de la 3ème ligne que je vais me spécialiser au fil du temps, ce poste correspondant mieux à mon tempérament. J’aurai même l’occasion, pendant une saison ou 2, de dépanner l’équipe en jouant au talonnage.

 

Si je n’ai jamais décroché de titre durant ces années ovales passées entre Garazi et Baïgorri, je porterai à quelques reprises le maillot des Sélections de Côte Basque – Landes et d’Aquitaine. Jusque là, mon parcours en Seniors a été ponctué d’une descente de Fédérale 2 à Fédérale 3, et d’une remontée, puisque c’est en Fédérale 2 que nous évoluons actuellement.

Pierre Jeune photo 1

2005 : Pierre, ballon en main, sonne la charge avec les Balandrade de Nafarroa !

 

Pierre Senior contre montrejeau

2010: Pierre sous le maillot de l’US Nafarroa, ici contre Montrejeau

Et parmi toutes les personnes (entraîneurs, dirigeants, joueurs, supporters) que j’ai croisées avec bonheur depuis une quinzaine d’années ici, et que je salue d’ailleurs très chaleureusement pour tout ce qu’ils ont fait, ou font encore pour le club, je profite aussi du moment pour mettre à l’honneur quelqu’un qui m’a beaucoup marqué… Patxi Pidegain… Un joueur extraordinaire qui jouait pilier ou n°8. Je n’ai malheureusement jamais joué avec lui car il est plus âgé que moi, mais lorsque nous étions Minimes ou Cadets, il faisait les beaux jours de l’US Garazi, et nous l’admirions tous… On rêvait tous de jouer un  jour comme lui !

 

Tu as bien sûr vécu quantité de moments intenses sur la Planète Rugby… Si tu devais m’en confier seulement 3 ou 4… Des « trucs » qui restent bien ancrés en toi… Lesquels remontent à la surface, juste là ?

panneau blagnacJe te parlerai d’abord d’un superbe souvenir, même si je n’étais pas acteur sur le terrain, mais spectateur de cet évènement… Le titre de Champion de France de Fédérale 2 de l’US Nafarroa, en 2006. J’avais 19 ans à l’époque, j’étais Junior, et bien entendu, j’ai suivi l’épopée de ces phases finales comme tous les jeunes et les nombreux supporters du club. Je me souviens de cette finale, à Blagnac, contre Saint-Saturnin. L’US Nafarroa s’était déplacée en force…

logo us naffaroaDes dizaines de bus, sans compter les voitures particulières… L’évènement avait suscité un engouement énorme de la part de la population de Baïgorri, de Garazi et des environs ! Je revois encore cette grande tribune de Blagnac, remplie ce jour là de « Rouge & Jaune », les couleurs de Nafarroa, et de chants basques. Pour couronner le tout, nous avons logo saint-saturningagné ce match grâce à un magnifique drop de notre ouvreur, Mattin Celan, à 45 mètres face aux perches, à 3 minutes de la fin… Je te laisse imaginer notre joie au coup de sifflet final ! Ce titre est arrivé 3 ans seulement après la création du club sous sa nouvelle appellation d’« U.S. Nafarroa », et il ne fait aucun doute que cela lui a donné un élan extraordinaire… Un élan qui a fortifié et donné tout son sens à la fusion ovale de Baïgorri et de Garazi.

 

US Naffaroa champion france 2006

2006 : L’US Nafarroa, réunion de Baïgorri et de Garazi n’a que 3 ans d’existence, et fête son titre de Champions de France de Fédérale 2 !

 

logo saint paul les dax rugbyJe citerai ensuite le match de la montée en Fédérale 2, contre Saint-Paul-les-Dax, en 2013… On gagne à l’aller à Saint-Paul 16 à 22, et on confirme à Baïgorri assez largement sur le score de 31 à 12. Depuis que j’étais monté en Seniors, on avait vécu des moments plutôt difficiles, avec notamment une descente en Fédérale 3, alors, pour moi, cette « re-montée » au niveau supérieur, ça a été un très (très !) grand bonheur.

pierre Seniors contre Saint Paul les Dax match montée F2

2013 : Pierre (avec le casque) et les gars de Nafarroa vont chercher la montée en Fédérale 2 contre Saint-Paul les Dax !

 

logo saint sulpice sur leze rugbyUn autre grand moment de rugby se déroule encore pour moi la saison suivante, en 2014… Nous sommes donc en Fédérale 2, et on se qualifie pour les phases finales. On se frotte au premier tour à Saint-Sulpice-sur-Lèze, contre qui on perd de 4 points chez nous à l’aller. Sur le papier, le retour s’annonçait donc très compliqué, car ils avaient fini premiers de poule et vraiment, c’était une grosse équipe. Et finalement, ce match où on ne nous attendait pas, on ne le perdra chez eux que d’un tout petit point seulement… Après un combat âpre dans lequel nous avons tout donné. Ce jour là, nous sommes sortis du terrain applaudis par le public de Saint-Sulpice… Le respect qu’il a eu pour nous m’a beaucoup marqué…

Et le dernier moment dont je te parlerai ici, il s’est passé l’an dernier, en 2015… Un match de poule joué contre Saint-Jean-d’Angely, l’ogre de la poule (ils finiront ½ finalistes du Championnat de France)… Au match aller on logo saint jean d'angely rugbyperd 20 à 10 chez eux, dans un contexte très houleux, comme le rugby en réserve parfois, et le match retour s’annonçait « chaud »… On était vraiment « remontés » en entrant sur le pré, et on gagne ce match 23 à 10, en mettant en pratique tout ce qui fait les valeurs de Nafarroa… La vaillance, le mouvement, l’engagement jusqu’au dernier retranchement. C’est le genre de moment qui te fait comprendre que, grâce au collectif, et celui du rugby en particulier, tu peux te dépasser et renverser des montagnes !

 

Tu joues à l’Union Sportive Nafarroa… Peux-tu nous présenter ton club dans ses grandes lignes ? Et comme tu le connais depuis longtemps, dis-moi dans quoi il puise ses forces et sa spécificité ?

logo us naffaroaComme je te l’ai dit plus haut, l’US Nafarroa est née en 2003 et réunit donc depuis cette date le rugby de Saint-Jean-Pied-de-Port (Garazi) et celui de Saint-Etienne-de-Baïgorry (Baïgorri)… « Nafarroa » est le nom basque de la Navarre, et nous sommes, avec Saint-Palais qui joue en Fédérale 3, les 2 clubs leaders du rugby de la Basse Navarre, l’une des 3 provinces du Pays Basque français (les 2 autres étant la Soule et le Labourd). Le club, paré de « Jaune & Rouge » est présidé par Xabi Etcheverry, un ancien joueur de l’US Garazi, qui a également entraîné l’US Nafarroa… Xabi, c’est une figure du rugby chez nous.

Seniors Nafarroa 2016-2017

Equipe 1ère de l’US Nafarroa, cru 2016/2017… Pierre est le 8ème debout en partant de la gauche.

L’Union Sportive Nafarroa a été Championne de France de Fédérale 2 en 2006, 2 fois Championne de France en Cadets Teulière A et 2 fois en Juniors Balandrade, le dernier titre datant de 2014. Nous avons également été par 2 fois finalistes du Championnat de France Bélascain… Et la très grande majorité de cette magnifique génération de jeunes évolue aujourd’hui en Seniors chez nous… Signe que nous sommes une belle école de formation.

naffaroa champions de france balandrade 2014

2014 : Les Juniors Balandrade de l’US Nafarroa sont… Champions de France !

Entraînés par Jean-Marc Higos et Philippe Feuillade pour la Une, et par Roland Garrouteigt et Léon Tissier pour la Réserve, nous jouons alternativement nos matchs sur le Stade Municipal de Baïgorri et sur le Stade Adolphe Jauréguy de Garazi, distants tous deux de 5 kilomètres… Et chaque catégorie s’entraîne 3 mois chez l’un, 3 mois chez l’autre. Nous avons près de 200 gamins à l’école de rugby, et de 30 à 40 licenciés dans chacune des catégories allant des Cadets aux Bélascains. Une quarantaine de dirigeants et de bénévoles permet à l’US Nafarroa de fonctionner, et de bien fonctionner en Fédérale 2… Compte tenu de notre environnement et de notre budget, certes modeste, mais compensé par beaucoup d’enthousiasme, de bénévolat de la part de toute le monde, et par une formation de grande qualité, je crois que nous sommes bien à notre place à ce niveau… D’ailleurs, voilà 3 saisons de suite que nous nous qualifions pour les phases finales du Championnat de France.

 

Pour toi, le rugby, ce n’est qu’un sport et un loisir, ou c’est beaucoup plus que ça ?… Irais-tu jusqu’à dire, par exemple, que c’est un « art de vivre » ?

pierre Seniors contre Saint Medard en Jalles

Décembre 2014 : Pierre balle en main, opposé ici à Saint-Médard-en-Jalles

Ah !… Je ne sais pas si on peut dire que le rugby est un art de vivre, mais il est vrai, quand même, que ce sport perpétue des valeurs que l’on retrouve dans la vie de tous les jours… Le rugby, c’est d’abord un sport, et comme dans tous les sports, tu as un gagnant et un perdant, et automatiquement, à la fin de chaque match, tu ressens soit un sentiment de joie, soit un sentiment de tristesse… Mais je dirai que toutes ces émotions là, liées à la victoire ou à la défaite, ce ne sont pas les plus fortes… Pour moi, les plus fortes émotions, ce sont celles qu’on vit dans le vestiaire. Un jour, un de mes entraîneurs, le bien connu Georges Duzan, aujourd’hui Vice-Président de la FFR et ancien Président de Baïgorri, m’a dit : « Quand on est dans un vestiaire, on peut être grand, petit, gros, fin, riche, pauvre… On peut avoir des idéaux politiques différents, on peut avoir des problèmes particuliers infligés par la vie… Mais quand on arrive dans un vestiaire, on laisse tout ça à l’extérieur… Tous, on devient “Un” pour suivre le même chemin »… Et pour moi, ça, c’est le plus important… Ce vestiaire, il m’apporte un bien-être énorme !

 

Quelle est ton activité professionnelle ?

logo Espace Isolation Pays BasqueJ’occupe depuis 5 ans un poste de commercial chez « Espace Isolation Pays Basque », une entreprise de négoce en matériaux de construction, spécialisée dans l’isolation, basée à Bayonne. Mes clients sont essentiellement des plâtriers et des charpentiers, des entreprises de gros œuvre, des architectes, des promoteurs… Bref tous les corps de métiers qui gravitent autour du Bâtiment.

Je retrouve dans mon travail ce que je peux vivre dans le rugby… J’ai un métier de contact, qui est un éternel recommencement (comme les matchs !), mais dans lequel il faut sans cesse se remettre en question. Et puis le rugby est bien sûr pour moi un élément qui facilite le contact avec les gens que je côtoie dans le boulot… Mon « terrain de jeu » professionnel se situe en Pays Basque, alors bien sûr, le ballon ovale (et la pelote aussi !) est souvent de la partie dans les discussions…

 

Tu as poussé dans le pays de Garazi et de Baïgorri et tu le connais donc par cœur… Qu’aimes-tu par-dessus tout dans ce coin de Basse-Navarre ?


Saint-Jean-Pied-de-Port, Pyrénées Atlantiques (64)


En fait, je dirai que ce coin… Il est parfait pour moi ! Ici, c’est vraiment le paradis… La Basse-Navarre est à 50 kilomètres de la mer, et la montagne est toute proche… Et au niveau paysages et biotope… C’est le top !

Vue générale sur le village

Vue panoramique de Saint-Jean-Pied-de-Port…

Et puis, on est ici au Pays Basque, marqué par une empreinte culturelle très forte, avec sa langue, ses chants, ses danses… J’ai d’ailleurs pratiqué la danse basque jusqu’à mes 15 ans, et j’adore chanter… On est un pays de festayres ! On a aussi la chance d’avoir une gastronomie extraordinaire, basée sur de d’excellents produits du terroir et reconnue aujourd’hui dans le monde entier.

vue de saint etienne de baigorry - Wikipedia Patrick Charpiat - CC BY SA 2.5

Vue de Saint-Etienne-de-Baïgorry

Je suis chasseur, pêcheur, cueilleur… J’aime la montagne, et en particulier les hauteurs d’Iraty, juste au-dessus de Saint-Jean-Pied-de-Port… Là tu fais des ballades et de magnifiques randonnées, et ensuite, tu peux redescendre pour te régaler de cochon, de veau ou de gibier du coin… Je te conseille par exemple les succulents pieds de cochon au Café Ttippia, tenu par Michel Ibargaray, ou encore une bonne côte de sanglier au Restaurant Gamia, dirigé par Bruno Jauriberry et situé à Bussunarits-Sarrasquette, à deux pas d’ici.

 

C’est Etienne Serna qui, depuis Aramits, situé plus à l’est des Pyrénées Atlantiques, t’a fait une passe « Puissance 15 », longue de 70 kilomètres… Quel message lui adresse-tu en retour, et à ton tour… A qui vas-tu transmettre le ballon ?

pierre avec étienne

Clin d’œil de Pierre (au centre) à Etienne (à droite) et à Cyril !

Je remercie très chaleureusement Etienne pour cette longue passe qu’il me fait depuis sa vallée de Barétous… Etienne, c’est quelqu’un qui m’a marqué depuis longtemps. Je me souviens d’un match au temps où il évoluait à Oloron et où ils étaient venus jouer à Baïgorri… Il traversait le terrain, il était énorme… Moi j’étais gamin et je voyais ça depuis les tribunes… Impressionné ! Quelques années plus tard, alors qu’il était retourné à la source, dans son club formateur d’Aramits, et que moi j’étais un tout jeune Senior de Naffaroa, j’ai eu la chance de me retrouver face à lui sur le terrain… Un gars très dur au jeu, amoureux de son pays et de son maillot, et qui forçait le respect ! Et puis, on a eu par la suite l’occasion de se croiser lors de quelques 3èmes mi-temps qui ont définitivement scellé une belle amitié entre nous… Une amitié que l’on doit au rugby, qui dure encore aujourd’hui, et dont les points d’orgue se situent chaque année aux fêtes d’Arette et de Garazi.

Et c’est avec un plaisir égal que je vais passer le ballon « Puissance 15 » à Pascal Jeanneau, qui m’a entraîné en Seniors pendant 5 saisons de 2009 à 2014 à l’US Nafarroa. Pascal, c’est d’abord un altruiste, et un véritable amoureux du rugby… Il m’a énormément appris et apporté sur le terrain, ainsi qu’à tous mes coéquipiers. Aujourd’hui il a en charge au niveau du club le mouvement général, qu’on essaie de mettre en œuvre dans toutes nos catégories, depuis les Minimes jusqu’aux Seniors… Il fait le lien entre tous les entraîneurs du club… Il te racontera tout ça mieux que moi !

 

Pour terminer ton Portrait Puissance 15 en chanson… Tu nous fais écouter quoi?

J’aime tous les styles de musique, et comme je te l’ai dit plus haut, j’adore chanter, comme beaucoup ici, et notamment les très vieilles chansons basques, parce que ça fait partie de notre culture. Alors, avant qu’on se quitte, je vais te faire écouter « Bortüetako Elürrak », ce qui signifie « La neige des sommets »… C’est une chanson qui raconte la vie des bergers, notamment leur attente de la fonte des cimes pour aller y monter leur troupeau… Et qui raconte aussi le réconfort que leur donne le « xahakoa » (une gourde en peau de brebis qui contenait un peu de vin…) dans leur difficile et longue ascension du sommet !


ICONE-VIDEOBortietako elhürra (Altzükütarrak)


ICONE-WEB Site Internet de l’US Nafarroa

 

ICONE-CREDITS

Interview : Frédéric Poulet

Photos : Photo de “Une” de Pierre : PC / Photos “Rugby” et “Pelote” de Pierre: Archives de Pierre et US Nafarroa / Vue panoramique de Saint-Jean-Pied-de-Port : Fotolia 90009150 / Vue de Saint-Etienne-de-Baïgorry : Wikipedia Patrick Charpiat – CC BY SA 2.5

Eu égard aux droits qui leur seraient associés, nous nous engageons à enlever les illustrations présentes dans cet article, sur simple demande de leurs auteurs.


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