Jeudi - 28 Mars 2024

José Richer / Co-Entraîneur de la Gauloise Rugby de Trinité


Il y a bien longtemps, ce n’est pas par un arbitre que ce rugbyman là s’est pris un carton rouge sur le terrain de la Gauloise de Trinité, mais par sa grand-mère…

Il faut dire qu’il avait alors commis l’erreur de croire qu’il pourrait jouer sur le stade « Louis Richer », du nom de son aïeul, vêtu du maillot de l’US Robert… Négatif !! En réalité, l’histoire de rugby de José Richer, c’est au Sénégal qu’elle débute quand, gamin, il suit ses frères au Dakar Université Club. Quelques années plus tard, installé sur l’île de ses ancêtres, La Martinique, c’est en « Rouge & Blanc », avec ses potes de la Gauloise de Trinité, qu’il prend son véritable envol ovale. Et puis, c’est sur une autre île, à 16.000 kms de là, l’Ile de La Réunion, qu’il vivra une formidable épopée avec le XV Dionysien, avant de revenir à nouveau chez lui, dans le berceau Trinitéen, entraîner les siens et « tremper » avec eux pour écrire les derniers chapitres (mais est-on jamais tout à fait sûr que ce soit les derniers ?) de son histoire de rugby… Merci José !

 

Bonjour José, dis-moi, le Rugby, pour toi… Ca commence comment ?

carte sénégalJe suis né au Sénégal, à Dakar, en 1956, de parents Martiniquais. C’est mon grand-père qui à la fin de la guerre avait tracé la voie en s’installant à Saint-Louis-du-Sénégal où il était Commissaire de Police. C’est donc là-bas que j’ai poussé en compagnie de ma sœur, Christiane, et de mes 2 frères, Louis et Raymond, et on rentrait en vacances en Martinique dans notre berceau familial de Trinité tous les 2 ans environ, ce qui me permettait de découvrir peu à peu cette île.

panneau fort de franceEn Mai 68, année où je dois entrer en 6ème, le Sénégal connaît quelques turbulences, « effet papillon » des évènements qui frappent la France à l’époque, et mes parents décident de m’envoyer un an à Fort-de-France… Et là-bas, tous les matins, sur le chemin du collège, je croise un gars (j’apprendrai par la suite qu’il s’appelle Frantz Poliard et qu’il est sélectionné de Martinique en basket, hand et rugby… Et ironie du sort, je jouerai avec lui quelques années plus tard en Sélection de la Martinique… Mais bien sûr, à cette époque, je ne le sais pas encore !) qui régulièrement me dit : « Toi tu devrais essayer le rugby ! »… Jusqu’au jour où je l’accompagne à l’entraînement… Mais je ne suis pas vraiment exalté par cette « première fois » !

logo duc rugby dakar V2En réalité, c’est à mon retour au Sénégal, en 69, que ma destinée rugbystique va vraiment s’emballer… Mes 2 frères jouent déjà au Dakar Université Club (le « DUC »), et je les suis… J’ai 13 ans, et je me retrouve entouré pratiquement que de Séniors… Physiquement c’est un peu « chaud », alors pour me préserver on me fait jouer à l’aile, mais petit à petit je m’accroche, et c’est comme ça que je fais mes débuts au Rugby, au « DUC », où je jouerai jusqu’en 74, année où nous quitterons définitivement le Sénégal suite au décès de mon père, pour nous installer à Toulouse.

josé richer au duc dakar

1971 (ou 72 !)… José (1er debout à gauche) fait ses premiers pas rugbystiques au Dakar Université Club

 

Et à partir de là, de quelle façon as-tu parcouru notre bonne vieille Planète Ovale ?

logo gauloise trinitéJe suis resté 4 ans à Toulouse, et aussi bizarre que ça puisse paraître, je n’y ai pas joué au rugby, mais au handball ! En 1978, j’ai 20 ans, c’est le retour en Martinique, et en arrivant là-bas, je vais directement à La Gauloise de Trinité

 

josé gauloise trinité 1979

1979 : José (4ème debout en partant de la gauche) est à la Gauloise de Trinité, en Martinique.

Le Stade Municipal de Trinité porte le prénom de mon grand-père, Louis Richer, ancien coureur de 100 mètres qui avait jadis figuré sur les tablettes Olympiques. C’est vraiment à partir de ce moment là que je me suis mis à jouer au rugby de façon assidue, en 3ème ligne (aile, puis centre) et pendant une dizaine d’années je porterai les couleurs de La Gauloise, et également de la Sélection de La Martinique, avec laquelle je participerai à plusieurs tournois très relevés dans les Caraïbes (Barbade, Trinidad, Guyana, Guadeloupe, Sainte-Lucie,…). Parallèlement à mon activité rugby, je joue au football en championnat corpo avec l’équipe des enseignants (les matchs commençaient le dimanche à midi !!), et je joue aussi au handball, dans un championnat officiel avec l’A.S.C. de Redoute avec les frères Privat (bien connus dans le handball martiniquais), à Fort de France ! A l’époque, entraînements et compétitions s’enchainaient à une allure folle pour moi…

José en sélection contre Trinidad

José (2éme en partant de la gauche) avec la Sélection Martinique, opposée à Trinidad… Le Trinidadien ne passera pas !

 

carte ile de la RéunionEn 1988, je demande et obtiens ma mutation pour l’Ile de La Réunion !!! Le lendemain de mon arrivée dans l’Océan Indien, je m’entraîne déjà à Saint-Denis avec les gars du Case du Chaudron (devenu depuis Sporting Club du Chaudron), avec qui je ferai 2 saisons comme joueur-entraîneur.

 

 

José au Case Chaudron en 1990

1990… José (3ème debout en partant de la droite) est joueur-entraîneur au Case du Chaudron.

 

Logo XV DionysienMais le club connaît quelques difficultés de pérennité, et je signe alors au XV Dionysien… Où je vais vivre une magnifique tranche de vie rugbystique… Je fêterai 3 titres de Champions de La Réunion sous les couleurs « Orange & Noir »… le 1er, en 1991, en tant que capitaine sous le coaching de Bernard Feuillade, puis 2 en tant qu’entraîneur, fonction que j’occuperai seul dans un premier temps, puis avec Marc Gendre par la suite.

José XV Dionysien 1991

1991… José (2ème debout en partant de la gauche) avec la 1ère équipe du XV Dionysien Championne de La Réunion… Séquence émotion !

José fond de touche

Le fond de touche… Une spécialité de José !

Je vivrai à La Réunion des matchs (et des 3ème mi-temps !) très intenses, et participerai à plusieurs tournées mémorables dans la Zone Océan Indien… Comme à Madagascar, où on jouait devant des tribunes archicombles, de plusieurs milliers de spectateurs… C’était très impressionnant car on n’était pas habitués à ça. Mon passage au XD Dionysien, qui durera 7 saisons, je peux dire que ça a été la plus grande épopée rugbystique de ma vie… j’ai côtoyé là-bas des gens formidables, ils se reconnaîtront tous… Il y aurait de quoi écrire sur eux une encyclopédie en 10 volumes, et je me demande encore si cela serait suffisant !

 

 

José vestiaires XV Dionysien

Et une autre spécialité de José (crampons à la main)… Le « one-man-show » dans les vestiaires après la victoire avec ses potes du XV Dionysien !

 

écusson martinique rugby

Le véritable écusson de Martinique Rugby

En 1997, je quitte La Réunion, direction… Saint-Martin, d’où je prenais l’avion tous les week-ends pour aller faire mes matchs avec La Gauloise, et en 2000, je demande ma mutation en Martinique et je rejoins le bercail. J’entraîne alors les rugbymen Trinitéens jusqu’en 2006, et à cette époque je m’occupe également, avec Antoine Litadier (surnommé « Bolo »), de la Sélection de La Martinique, avec laquelle nous participerons entre autres à 2 Tournois des DOM-TOMBourgoin-Jallieu et à Bordeaux) et à un Tournoi Caraïbes, au Guyana. J’ai ensuite raccroché mes crampons de joueur et d’entraîneur… Jusqu’au jour où il y a 3 ans, j’ai été sollicité (c’était plus de l’ordre d’une mission !) par le Président de La Gauloise Omnisports, Pascal Ardon, pour revenir donner un coup de main à l’entraînement… Et j’y suis allé… Et j’y suis toujours !!!… Mais cette année, c’est vraiment ma dernière saison… !!!

 

Sélection Martinique à Bordeaux

1999 : José (en haut à gauche) et Antoine Litadier, dit « Bolo » (en haut à droite) sont les coaches de la Sélection de la Martinique, ici au Tournoi des DOM-TOM à Bordeaux.

 

Je sais que tu en as une multitude, mais si je te demande, juste là, de me confier quelques « magnifiques souvenirs » de ta vie rugbystique… Des trucs bien ancrés dans ton cœur… Tu me dis quoi ?

coq trinité gauloise

Le Coq de la Gauloise : il a plus d’ergots acérés que de plumes !!

Le premier clin d’œil au chapitre de mes innombrables « grands souvenirs » ovales, c’est à ma regrettée grand-mère, Pauline, que je vais l’adresser… Il se trouve qu’au travers des multiples va-et-vient-que j’ai effectués dans ma jeunesse entre le Sénégal et la Martinique, il m’est arrivé de jouer en Martinique avec l’US Robert (l’actuel club Champion de la Martinique), et un jour a lieu un match « Gauloise de Trinité / US Robert », donc sur le terrain de Trinité… Or il se trouve que là-bas, la maison familiale surplombe le stade, et ma grand-mère, depuis chez elle, s’interroge : « Mais comment est-ce possible… José joue avec l’US Robert… Et contre la Gauloise en plus !!??? »… Aussi sec elle descend sur le terrain et s’adresse aux dirigeants de l’US Robert : « Négatif !… José ne jouera pas contre la Gauloise dans le stade Louis Richer !! »… Et bien crois-moi si tu veux… Je n’ai pas pu jouer ce match !

Le second truc qui me vient là, c’est quelque chose qui, je dois bien l’avouer, a flatté mon ego de rugbyman… Une belle marque de reconnaissance que j’ai reçue à La Réunion de la part de 2 hommes de rugby avec qui j’ai porté le maillot du XV Dionysien, et qui ont d’ailleurs le même prénom… Vincent ! :

D’abord, à mon arrivée sur l’île et au Case du Chaudron, un match que je joue contre le XV Dionysien, alors naissant…

Il y dans cette équipe adverse un certain Vincent Richaud, ancien joueur et guerrier du FC Grenoble. Ce jour là, le match avait été particulièrement « chaud », et ça aurait pu déraper à tout moment… Et je suis fier d’avoir su et pu maîtriser la fougue des jeunes (ce n’était pas dans mes habitudes…) que j’encadrais sur le terrain pour que justement cela ne dérape pas. Au coup de sifflet final, Vincent, que je ne connaissais pas à l’époque (on se rattrapera par la suite puisque on jouera longtemps ensemble!) et qui est pour moi un personnage hors du commun, est venu me parler : « Toi… Je ne sais pas qui tu es, je ne sais pas où tu as joué… Mais tu es un bon, et tu viens jouer avec moi quand tu veux ! »… Ca m’avait fait énormément plaisir !

josé richer plaqué au XV Dionysien

José (à gauche) au XV Dionysien… L’abnégation à la pointe du combat… Pour que vive le ballon !

Et ensuite, ayant rejoint le XV Dionysien, le premier match que j’ai joué avec Vincent Lièvremont…

On faisait connaissance tous les 2 et ce jour là on avait atomisé nos adversaires. Vincent et moi avions particulièrement fait un « gros » match en 3ème ligne, et quand dans les vestiaires, lui qui est issu d’une prestigieuse famille de rugbymen, m’a dit : « Toi, tu as forcément joué quelque part ! »… Ca m’a aussi fait très plaisir ! Puisque j’évoque Vincent Lièvremont, je voudrais dire aussi que j’ai un seul gros regret dans mon cursus rugbystique… C’est de ne pas avoir pu me libérer suite à l’invitation qu’il m’avait faite de revenir à La Réunion pour participer dans son équipe à un Tournoi à 7 avec la présence de son illustre fratrie : Marc, Thomas, les jumeaux…

Le premier titre de Champions de La Réunion avec le XV Dionysien reste aussi un très grand souvenir… C’était en 1991 contre Le Rugby Club Portois, au Stade Lambrakis. Bernard Feuillade, notre coach, avait attaché énormément d’importance à l’obtention de ce titre… Pour lui, compte tenu de la jeune histoire du club et de tout le travail accompli, c’était un aboutissement… Il fallait qu’on soit Champions ! Il y avait une belle ambiance au Stade… Majorettes… Match retransmis en direct sur RFO Télé … Arbitre international, en la personne d’Hubert Villatte… Au coup de sifflet final, c’est la première fois que j’explosais de joie sur un terrain, et j’étais particulièrement heureux d’avoir gagné ce bouclier avec des jeunes comme Daniel Gigant, Alexandre Indiana, Michel Indiana, Roberto Lapierre, Philippe Constant, Sitalapressade, Boudha… Des gars avec qui j’avais joué quelques années auparavant au « Case du Chaudron », avant que le club ne se mette en sommeil.

josé entrée terrain finale 1991 avec XV Dionysien

1991 : Accueillis par les majorettes, Capitaine José (à droite) et le XV Dionysien vont chercher le premier titre de Champions de La Réunion de l’histoire du club…

panneau le lorrainEnfin, j’évoquerai une dernière anecdote qui réunit mon métier d’enseignant et ma passion pour le rugby : Mon premier poste à La Martinique, en septembre 1980, je l’ai eu au Lycée du Lorrain, une commune du nord-est de l’île… A l’époque je jouais donc à la Gauloise, et parmi mes élèves, j’en remarquai quelques-uns dont je me dis qu’ils avaient tout pour faire d’excellents rugbymen. Bien que prof de Maths et non pas d’EPS, j’ai eu l’accord de mon Proviseur pour monter une équipe de rugby au lycée… Des années plus tard, suite à cette initiative, ces gamins ont monté un club de rugby dans leur commune du Lorrain, avec l’aide du CTR d’alors, Alain Puig, (qui quelques années après sera CTR à la Réunion) et ils ont même été Champions de La Martinique… J’avais eu du nez !

 

Tu entraînes les Seniors de la Gauloise Rugby de Trinité… Peux-tu rapidement nous présenter le club ?

logo gauloise trinité facebookLa section rugby de la Gauloise de Trinité est une des composantes de l’Omnisport. Elle existe depuis 1968, ce qui en fait la plus ancienne équipe de rugby de la Martinique. Nos couleurs sont le « Rouge & Blanc » et notre emblème un est un coq gaulois ! Notre Président est Vincent Esor, prof d’EPS et joueur à la Gauloise jusqu’à il y a peu… Chez nous, tant qu’on peut courir, on joue, et nous faisons preuve en général de longévité sur le terrain !!! Nos séniors sont entraînés par Pascal Ardon, Yves Brafine, et moi-même. Nous terminons cette saison 3ème au classement à l’issue de la 1ère phase du Championnat de La Martinique, derrière l’US Robert et le Club Sportif Militaire de la Martinique (les « Faa-cochers », section Rugby du CSMM). Nous sommes qualifiés pour la finale de la Coupe, et jouons la ½ finale du Championnat le 13 mai prochain à Trinité contre les militaires. Nous sommes aussi Champions sortants de la Martinique en Rugby à 7.

José et Seniors Gauloise Trinité

José (à gauche) avec les Seniors de la Gauloise de Trinité, qu’il co-entraîne avec Pascal Ardon (avec chapeau à gauche) et Yves Brafine (en rouge en haut à droite).

Nous avons une belle école de rugby, dont la responsabilité est assurée par Thierry Manche, qui fait un boulot remarquable avec l’ensemble des éducateurs du club. Ce sont les Minimes de la Gauloise qui l’année dernière ont représenté le Comité de Rugby de La Martinique à l’Orange Rugby Challenge, qui se dispute à Paris au moment de la finale du Top 14. Nos U16 sont entraînés par Olivier Lacassagne, ancien international de water-polo passé par Orsay, Longjumeau…

cadets 2015-2016 de la gauloise trinité

Les Cadets de la Gauloise de Trinité… Cru 2015-2016 !

Et depuis cette année, nous avons également créé une section Féminines, entrainée par Fabre Gregory, excellent 3ème ligne qui fait profiter de son expérience acquise au Lévézou Ségala Aveyron XV. Je suis convaincu que le rugby féminin peut réellement bien se développer sur un territoire comme La Martinique. Il y a beaucoup de jeunes filles qui sont intéressées par notre sport, et qui viennent à nous d’elles-mêmes… Je sais que c’est le cas également en Guyane et en Guadeloupe. Dans cette mouvance, nous essayons de développer cette discipline via le Beach Rugby en particulier… N’oublions pas que nous sommes entourés de plages magnifiques !

Féminines de la Gauloise de Trinité

Les Filles de la Gauloise de Trinité & et leur coach, Fabre Gregory !

 

Quelle est ton activité professionnelle ? Qu’en retiens-tu de plus important ?

Saint-Pierre - Wikipedia - Ib-user-Zinneke - GFDL

Saint-Pierre, au pied de la Montagne Pelée

Je suis prof de Maths & de Sciences Physiques en Lycée Professionnel à Saint Pierre, sous La Montagne Pelée, et j’enseigne à des jeunes qui ont entre 15 et 18 ans, voire 19 ans, souvent en grande difficulté dans leur parcours familial et scolaire, et dont l’avenir professionnel n’est pas, je le sais, gagné d’avance… Alors, au-delà des mathématiques et des sciences, j’essaie aussi de faire mon possible pour les aider à affronter demain au mieux. Je dois bien avouer que le contexte est très difficile… La jeunesse d’aujourd’hui n’est plus celle d’il y a encore seulement 10 ans… Elle est soumise à énormément de paramètres bien identifiés de la vie moderne, dont tu es obligé de tenir compte quand tu enseignes, ce qui rend la tâche très difficile… Mais je pousse avec eux et je fais le maximum pour les aider, notamment en étant très exigeant… Le métier d’enseignant est un métier passionnant, et c’est avec beaucoup de plaisir que j’accueille mes élèves tous les jours, et que j’échange, travaille, aide, éduque, oriente, punis… Et que je prendrai ma retraite dans 2 ans !!!!!

 

José, tu es Martiniquais… Si je viens te voir là-bas, quelles sont les merveilles et endroits de ton île que tu me fais découvrir en premier ? Et tu m’emmènes manger où, et quoi ?

Rocher Diamant - Wikipedia - Apmarles - CC BY SA 3.0

Le Rocher, au Diamant.

D’abord je te fais découvrir les extrêmes… L’extrême commune du nord, Grand’Rivière, au pied de la Montagne Pelée sur son versant atlantique… Une petite commune de pêcheurs, plutôt enclavée, à laquelle tu accèdes par une route qui n’est pas facile… Un lieu magnifique qui est vraiment resté authentique et relativement préservé. Ensuite, tu as donc l’autre extrême, le sud… Les belles plages de La Martinique… Le Diamant, avec son fameux rocher, dont l’histoire est évoquée ici puis, plus au sud, l’Anse des Salines et, en remontant à l’est, le Cap Chevalier, le Cap Macré,… autant de plage très prisées !!!

Je t’emmènerai également visiter la Baie du Trésor, sur la Presqu’île de la Caravelle, sur la façade Est de La Martinique. Il y a là le Château Dubuc, par lequel transitait une partie de la traite négrière… C’est un endroit chargé de la même histoire que l’Île de Gorée au Sénégal… Et je suis très ému chaque fois que j’y vais.

Chateau Dubuc - Wikimedia Commons - G Mannaerts - CC BY SA 4.0

Les ruines du Château Dubuc, sur la presqu’île de La Caravelle…

 

trempage

Au club house de la Gauloise Rugby : A vos marques… Prêts ??… Trempez !!

Concernant la nourriture d’ici… Outre les grands classiques de la cuisine martiniquaise, blaff de poisson, blaff d’oursin, fricassée de langouste, soupe z’habitan (espèce de grosse écrevisse), calalou, gratin de cristophine, accra de morue, fricassée de lambis, et j’en passe… Tu apprécieras des plats qui correspondent à des périodes de fêtes particulières. Par exemple, à Pâques, tu goûteras le « matoutou », à base de riz au curry et de crabes de terre… A Noël ce sera le boudin, les pâtés créoles, le ragout de cochon, etc… Sinon bien sûr, toute l’année tu pourras déguster (à consommer avec modération!) le meilleur rhum du monde (sic!!), dont l’apologie n’est plus à faire… N’est- ce pas !!????

Mais le top de la convivialité culinaire reste pour moi le… Trempage !!!… Spécialité de Trinité… On étale des feuilles de bananier sur une table, on émiette dessus du pain mouillé essoré, puis on l’arrose d’une préparation en sauce, bien épicée… Et puis tout le monde mange ça à la main après une salve d’apéritifs… Un grand moment !!

Et enfin, fin juillet-début août, tu pourras assister à la plus grosse manifestation sportive de l’île : le « Tour de La Martinique des Yoles »… C’est grandiose !!! Les yoles, embarcations traditionnelles (même si les matériaux composites ont aujourd’hui remplacé le bois…) à voile, sont identiques à celles qu’utilisaient jadis les pêcheurs qui allaient à « Miquelon » (expression qui signifiait, dans le jargon des pécheurs, aller très très loin en mer…). C’est un sport d’une extrême dureté physique, et d’ailleurs, en début de saison, nous faisons faire des parcours aux joueurs de la Gauloise dans la baie de Trinité. Pendant toute la durée du tour, tu as des milliers de gens sur l’eau… Les yoles font le tour de La Martinique en plusieurs étapes, et sont accompagnées de quantité d’autres bateaux tout au long du parcours… C’est une ambiance de folie qui dure une semaine, autant à terre que sur l’eau… A voir absolument !!!

Tour des yoles - Wikipedia - HAF 932 - CC BY SA 3.0

Le « Tour des Yoles »… Un évènement sportif et festif incontournable à La Martinique.

 

José, nous avons porté le même maillot au XV Dionysien, alors, bien sûr, je suis particulièrement heureux que tu rejoignes la « Mêlée Puissance 15 »… Et maintenant une question me taraude… A qui vas-tu donc faire la passe ?

Grande question ! Car ce ballon je voudrais le passer à tellement de personnes, à commencer par mes frères Louis et Raymond, puis à tous ceux qui ont croisé mon parcours de rugby… Je ne vais pas tous les citer, c’est impossible, mais je salue ceux qui voudront bien se reconnaître. J’ai toujours donné beaucoup de place au rugby dans mon quotidien, que ce soit au niveau professionnel, familial ou amical … Au détriment, souvent, de beaucoup d’autres choses. Je suis heureux, et surtout fier, de tout ce que j’ai pu faire sur les terrains de rugby et en dehors, par choix, par passion, et non par obligation! Et je sais que pour moi, maintenant, c’est fini… Père d’une adorable Mélanie, je suis comblé… Et côté rugby, il ne me reste plus qu’à fêter mon jubilé en août prochain, à l’invitation de Bernard Feuillade, à la Réunion, à l’occasion des 30 ans du XV Dionysien !!!

Aussi, pour faire une synthèse entre ce que j’ai vécu grâce au ballon ovale au Sénégal, à La Martinique et à La Réunion, je vais taper à suivre en direction d’Antoine Litadier, alias « Bolo », titulaire d’un BE2, entraîneur de 2009 à 2010 de Rodez, alors en Fédérale 2, et qui entraîne aujourd’hui l’US Robert (club ennemi en compétition, mais combien frère dans la vie !) et la Sélection de la Martinique. Et je vais également faire une passe croisée à Marc Gendre, au contact de qui j’ai beaucoup appris quand on entraînait ensemble le XV Dionysien, et qui est revenu depuis quelques années déjà au pied de ses Pyrénées natales, dans la région de Céret. Je suis certain qu’Antoine et Marc auront tous 2 de belles histoires de rugby à nous raconter… Et une fois que je les aurai lues, je pourrai enfin me consacrer à une nouvelle passion : la pêche au gros… Au très gros !!

José et les Richer en Sélection Martinique

1983 : Une Sélection de La Martinique particulièrement chère à José (4ème debout à droite), dans laquelle on retrouve ses frères Louis (2ème accroupi à gauche) et Raymond (5ème accroupi à droite), son cousin Jean-Marc (6ème accroupi à gauche)… Mais aussi Frantz Poliard, celui que José croisait gamin sur la route du collège (1er debout à gauche), et « Bolo » (Antoine Litadier, 3ème debout à droite), son compère de longue date !

Enfin, je vais profiter de mon « Portrait Puissance 15 » pour rendre hommage à une personne qui a tout donné, dans le vrai sens du terme, pour le rugby… Loulou Milcent ! Immense 3ème ligne en devenir, Loulou jouait à la Gauloise et faisait partie de la Sélection de Martinique et de la Sélection Caraïbes, dans laquelle il fut convoité par plusieurs recruteurs étrangers. Et puis le destin… Une fin de match d’un début de saison… Une sortie de mêlée… Un contact viril, tête contre tête… Et la suite, avec une prise en charge par la Fondation Ferrasse… Et une immense amitié, comme le rugby sait la donner !

josé et loulou milcent

L’amitié du rugby en image… De gauche à droite: Bolo, Loulou Milcent (toujours très présent auprès du groupe Gauloise), Pascal Ardon et… José !

 

Et juste avant qu’on se quitte José, tu nous fais écouter quoi ?

Je voudrais vous faire écouter « Malaika », de Miriam Makeba qui était, au même titre que Nelson Mandela, une combattante acharnée pour la liberté ! Et puis aussi, Malavoi, bien sûr, avec « La Filo »… Mais comme il n’en faut qu’une, c’est la musique de Ronald Tulle, avec « Raising », qui va accompagner mon portrait… Tu as là la quintessence des musiciens Martiniquais… Et ce sont mes cousins et amis !!


ICONE-VIDEORonald TULLE – « Raising »

musiciens josé

De gauche à droite : Guillaume Bernard, Willy joseph-Nouel, Ronald Tulle, Michel Alibo, Thomas Bellon, Alain Dracius, Alex Bernard.


ICONE-WEB Site Internet de La Gauloise Rugby de Trinité


 

ICONE-CREDITS

Interview : Frédéric Poulet

Photos : Photo de “Une” José: JR / Photos Rugby de José: Archives de José / Logo Dakar Université Club : Gillet Richard / Photos de La Gauloise de Trinité : Site Internet du club / Vue de Saint-Pierre : Wikipedia – Ib-user-Zinneke – GFDL / Vue du Rocher au Diamant : Wikipedia – Apmarles – CC BY SA 3.0 / Vue Château Dubuc : Wikimedia Commons – G Mannaerts – CC BY SA 4.0 / Vue Tour des Yoles de Martinique : Wikipedia – HAF 932 – CC BY SA 3.0

Eu égard aux droits qui leur seraient associés, nous nous engageons à enlever les illustrations présentes dans cet article, sur simple demande de leurs auteurs.


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Un commentaire
  1. Gilet

    03/03/2021 à 19:56

    J’ose,
    Te souvient tu de Richard Gillet, ancien ailier gauche du DUC Rugby ?
    Que de belles années passées au Sénégal ma terre natale.
    Que devient la famille Richer ?
    À toute fin utile, voici mon adresse mail: Gillet.richard@wanadoo.fr
    Deweneti
    Richard

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