Vendredi - 29 Mars 2024

Jean-Daniel Lapèze / Dirigeant au Rugby Club Massy Essonne


Certains pourraient croire que quitter son Béarn natal et le ciel de Pau pour celui de la région parisienne relève forcément de la tragédie… Et bien, ils se trompent, car lorsque ce Béarnais-là a posé ses valises en Ile de France, il y a bien longtemps, il a eu la bonne idée de les poser pile poil au bon endroit : à Massy !

A l’époque en effet, un tout jeune club en « Bleu & Noir » commençait à « faire du bruit » en Ovalie, et il l’a entendu… Une belle rencontre entre un Béarnais et un club parisien, qui 40 ans plus tard, nous permet d’écrire une belle histoire de rugby : celle que Jean-Daniel Lapèze vit depuis ce temps là avec le Rugby Club Massy Essonne, où il a connu toutes les joies et les honneurs en tant que joueur, entraîneur, éducateur, papa de joueurs et dirigeant… Merci Jean-Daniel !

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Bonjour Jean-Daniel, un jour ta vie a croisé celle du Rugby Club Massicois, c’était quand, et dans quelles circonstances ?

timbre cnetParti de mon sud-ouest natal, je suis « monté » en région parisienne en 1972, quand j’ai intégré le CNET (Centre National d’Etudes des Télécommunications), dans lequel j’ai fait toute ma carrière, comme technicien, puis comme inspecteur.

Après avoir habité quelques temps à Paris, nous nous sommes installés, Maryvonne et moi, un peu par hasard, à Massy, suite à la naissance de Christophe, l’aîné de nos 3 fils.

Devenu massicois fin 75, j’ai rapidement commencé à aller voir jouer ce jeune club à l’époque, le « RCM », Rugby Club de Massy, créé en 1971 et qui, saison après saison, n’arrêtait pas de monter dans la hiérarchie du rugby.

De mon côté, j’étais joueur et entraîneur, dans le cadre du « Championnat inter-bureaux » des PTT, qui opposait tous les grands centres PTT d’Ile de France. Après 2 années « d’observation » du RCM, j’ai fini par prendre une licence au club, c’était en juin 77, à la Fête des Associations de Massy… Et voilà comment, alors que nous accueillons la naissance de notre 2ème fils, Olivier, je me retrouve à jouer ½ de panneau massymêlée en « Bleu & Noir », dans l’équipe 3 du club, avec de temps en temps des incursions en équipe 2.

 

Jusque là, quelle relation avais-tu entretenue avec le rugby ?

Blason du Béarn

Béarn

Je suis né à Cuqueron, dans le canton de Monein, à 21 kms de Pau, et le rugby est une passion génétique chez tous les Béarnais… On avait 2 heures de rugby par semaine au collège de Monein, là-bas c’était le sport obligatoire à l’école, car il n’y avait pas encore d’école de rugby au club.

Puis je poursuis mes études au Lycée Technique d’Etat de Tarbes, l’ex ENP (Ecole Nationale Professionnelle). J’étais interne, et le rugby était là aussi la discipline sportive phare du lycée, dans lequel j’ai côtoyé de « futurs grands du rugby » panneau tarbescomme Antoine Marin, Christian Paul, Marc Desclaux, Jean Sillières (Champions de France avec le Stado Tarbais en 1973).

L’équipe du lycée, dans laquelle je n’ai malheureusement jamais été sélectionné (la concurrence était trop rude, et j’ai du me contenter de faire opposition !), s’appelait les « Aigles Noirs », et a obtenu de nombreux titres en scolaire.

Voilà donc où j’en étais avec le rugby avant ma rencontre avec le Rugby Club Massy…

 

Et donc, ensuite, quel a été ton parcours au sein du Rugby Club Massy, jusqu’à aujourd’hui ?

Logo-massy-rugbyTrès rapidement je m’investis donc dans l’équipe 3 du RC Massy, et je l’entraîne pendant 10 ans, jusqu’en 87. Entre temps, j’arrête de jouer, suite à une grave blessure. Le 3ème fils, Mathieu, rejoint la famille Lapèze, et je me consacre pleinement à la fonction d’entraîneur et de dirigeant de cette équipe, avec laquelle j’ai vécu de très grands moments de convivialité.

Suite à ça je suis une formation d’entraîneur, et… d’arbitre, car déjà à l’époque les vocations en la matière n’étaient pas légion. J’ai atteint le niveau d’arbitre fédéral, et dans cette vie là, je me suis vraiment régalé à arbitrer les jeunes, en particulier les cadets et les juniors.

logo massy vallée 2Dès qu’ils ont su tenir debout, mes garçons jouaient tous les jours au rugby et au foot dans l’espace vert qui borde l’ensemble d’immeubles « Massy Vallée 2 » dans lequel nous habitions dans les années 80. Pour eux, tout est parti de là au niveau rugby… Et rapidement ils ont intégré l’école de rugby massicoise. Et très rapidement aussi, ne pouvant que céder aux arguments déployés par Alain Gazon, grand responsable de l’école de rugby, qui entraînait à l’époque les benjamins et les cadets, je les y ai suivis…

C’est comme ça qu’en 1988, je me retrouve manager, entraîneur et responsable administratif des Minimes, pour une aventure extraordinaire, qui a duré… 15 ans ! Ma première « génération minimes », ça a été les « 73/74 », celle de David Riquel, qui fut un joueur emblématique de notre club (aujourd’hui manager d’Orsay), et de Vincent Huet, joueur et grand technicien du RCM avant son départ à Montferrand. Durant toute cette période, j’ai eu le bonheur d’être le « coach Minimes » de mes 3 fils.

comité ile de franceNous avons été pratiquement tous les ans Champions d’Ile de France avec mes collègues éducateurs comme François Noguera, Christophe Maslin, Michel Bourgeois, Michel Sourmais, Christophe Sanguin, Stéphane Douchet, Patrice Salini, Olivier, Stéphane, Mathieu… Avant de passer le relais à Olivier Gazon.

Parallèlement à ça, le club étant toujours à la recherche de dirigeants bénévoles, je suis aussi devenu trésorier du club… Et Maryvonne, mon épouse, a bien voulu me succéder dans cette fonction (une sinécure !) quelques années après, je lui en serai éternellement reconnaissant.

C’est vers 1998, année du titre de Champion de France de 3ème division, que j’ai commencé à intégrer le groupe seniors (dans lequel évoluait mon fils Olivier), à un poste d’administratif que j’ai en gros occupé jusqu’au début des années Alain Tingaud (2003), époque à laquelle on est passé à une organisation beaucoup plus professionnelle.

comité essonne 91En 2005, j’ai eu l’opportunité, ainsi que mon épouse, d’anticiper mon départ à la retraite, et du coup nous avons décidé de profiter de cette vie nouvelle. C’est à partir de là que j’ai réduit la voilure côté RCME, mais toujours à bord du bateau « rugby » quand même.

Je suis en effet, depuis cette date, élu au Comité Départemental de Rugby (Essonne), dans la commission sportive qui a en charge les sélections jeunes. Au niveau du club, j’ai toujours comme responsabilité l’accueil des arbitres, aidé dans cette tâche par Jacky Delmère et Régis Gauvin. Et puis, je suis aussi photographe pour le club.

 

Si tu devais nous confier 5 « très grands moments » (il y en a bien sûr beaucoup plus que ça…) que tu as vécus dans ton parcours avec le RCME, ce serait lesquels ?

Le 1er fait référence à ma période d’entraîneur et de responsable des minimes, et c’est notre titre de « Champions de France Minimes » (c’est-à-dire vainqueurs du Super-Challenge), le 7 juin 1992. C’était aux Sept Deniers, à Toulouse, avec la génération 77/78, dans laquelle il y avait entre autres Jimmy Marlu, Jean-Guy Antoine, Olivier Lapèze, Mathieu Delpy, Vincent Raymond, Cyril Prion, Jean-Christian Corrège, Olivier Gazon,… . Ce jour là, ça a été une épopée extraordinaire… Ces « petits » massicois ont été incroyables, de véritables magiciens, qui ont forcé l’admiration de tous les participants au tournoi… Quel magnifique souvenir pour moi !

minimes massy super challenge 92

 

bouclier alamerceryLe 2ème grand moment, c’est avec cette même génération de gamins qui, 2 ans plus tard, en 1994, ont été Champions de France Cadets au Parc des Princes, en battant Narbonne. Ils étaient entraînés par Alain Gazon et Patrick Malaquin. Alexandre Marco, actuellement préparateur au Stade Français, faisait partie de l’équipe. Ce jour là, toute la famille Lapèze est venue de Province pour voir Olivier jouer… Et il a la bonne idée de marquer un essai… Tu imagines notre fierté et notre joie !

 

super challengeLe 3ème, c’est encore avec mes Minimes, ceux de la génération « 83/84 », un titre de Champions du Super-Challenge, cette fois en 1998, à Béziers, avec à nouveau quelques grands noms dans notre équipe : Florent Maleville, Arnaud Marchois, Jean-Maurice Oulouma, Sidney Galopin, Didier Lacoin

 

OLYMPUS DIGITAL CAMERALe 4ème, c’est toujours en 1998 (un grand cru pour Massy), avec le double titre national en Seniors : L’Equipe I, dans laquelle jouait mon fils Olivier, en 3ème Division, et L’Equipe II, dans laquelle jouait mon fils Christophe, en Excellence… Un jour de gloire pour Massy et pour la famille Lapèze !

 

 

logo stade toulousainLe 5ème, c’est la finale Cadets en 1999, au Stade de France, contre le Stade Toulousain, avec la génération « 82/83 », dont fait partie Mathieu, mon 3ème fils… Malgré la défaite, c’est un très grand souvenir, car dans les rangs toulousains il y avait, entre autres, Fred Michalak, Clément Poitrenaud. Nous avions chez nous, ceux de « 83 » cités Logo-massy-rugbyplus haut, renforcés par Grégory Lamboley, Romain Millo-Chlusky, Stéphane Gervais, Yannick N’Gog… Une très grosse équipe aussi.

 

 

logo PRO D2Et puis je m’octroie un 6ème et un 7ème « grands moments », ce sont les 2 montées en PRO D2 que nous avons connues en 2012 et 2014. Pour tous les « anciens » du club comme nous, qui y sommes investis depuis si longtemps et qui l’avons vu grimper tous les échelons, c’était quelque chose d’incroyable.

 

Et si je te demande ce que le Rugby Club Massy Essonne représente pour toi… Tu me dis quoi ?

JD Lapèze photographe bord de toucheRépondre à cette question est difficile pour moi, car là, c’est tout « dans les tripes » : le RCME, c’est mon club, ma vie, mes amis, ma famille… C’est les grandes aventures avec toutes les personnes avec qui je partage la même passion depuis si longtemps… Au passage je fais en particulier un gros clin d’œil à tous les couples en « on » qui ont tant contribué à faire grandir le club (les « Gazon », les « Prion », les « Edmond », les « Dupond »), sans oublier bien sûr tous les autres, que je ne peux pas tous citer.

JD Lapèze grappeLe RCME, c’est aussi mes joies, mes peines, mes insomnies, mon obsession permanente… Je n’en dors pas de ce club, même encore aujourd’hui !

Et puis c’est aussi un club qui a fait supporter au fils de viticulteur Béarnais que je suis, « l’exil » à Paris. Le Rugby Club Massy m’a tout simplement permis de trouver tout mon bonheur en région parisienne…

 

Grâce à toi, nous sommes des centaines (des milliers ???) à recevoir chaque semaine une très complète revue de presse sur les résultats de Massy et de la PRO D2… Comment t’organises-tu pour la réaliser, et comment fait-on pour s’y abonner ?

Depuis mon entrée à la retraite et mon moindre investissement dans le club, je me suis en effet cherché des activités un peu plus « périphériques », pour lesquelles je m’organise plus comme je veux, et la revue de presse en est l’illustration.

logo wifi

clin d’œil !

Pour la produire, je passe beaucoup de temps sur Internet pour collecter, synthétiser et mettre en forme l’information, que j’adresse ensuite à une liste de diffusion de 400 personnes environ, qui s’enrichit continuellement au fil du temps. Ca représente bien 10 à 15h00 de boulot par semaine, et quand je suis l’équipe en déplacement en camping car, ça m’oblige parfois à quelques « batailles » épiques à la recherche du Wifi…

Et comme je fais aussi des photos pour le club, cette revue de presse permet également d’accéder aux reportages photos que je réalise, ainsi qu’à ceux réalisés par Bata Gluvacevic, et Michel Brisset.

Pour ceux qui souhaitent être mis dans la liste de diffusion, il suffit de me le faire savoir par mail :

Abonnez-vous à la revue de presse

 

Tu as dédié une bonne partie de ta vie au rugby et tu lui as donné beaucoup… Mais toi, de quoi lui es-tu redevable ?

Je vais répondre à cette question en y associant complètement Maryvonne, tant le rugby a été, et est, un élément très important de notre vie, car nous avons fait notre le slogan « Ecole de rugby, école de la vie » : nous sommes convaincus que le rugby a énormément contribué à notre réussite familiale, à notre épanouissement, mais également à celui de nos fils : Ils ont par exemple tous les 3, grâce au rugby, fait sport / études au lycée Lakanal, ce qui les a mis en très bonne position pour leurs réussites professionnelles respectives.

Ce que l’on doit aussi au rugby, c’est un formidable réseau d’amis et de relations, y compris « transgénérationnel » : énormément d’amis de nos enfants sont nos amis, car j’ai été éducateur de rugby de beaucoup d’entre eux, je les connais depuis très longtemps, et notre maison leur a toujours été grande ouverte.

 

Et pour finir sur une chanson, tu nous fais écouter quoi ?

« Bèth Cèu de Pau » : ça c’est mon hymne, que j’ai chanté dans multe 3ème mi-temps, et qui me rappelle mon beau ciel de Pau.


ICONE-VIDEOBèth Cèu de Pau


ICONE-WEB

Site Internet du Rugby Club Massy Essonne


ICONE-CREDITSInterview : Frédéric Poulet
Photos : Portraits de JDL : Bata Gluvacevic / Photos Equipe Minimes : JDL


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2 commentaires
  1. riwan

    19/03/2015 à 19:58

    Jean-Daniel, avec Maryvonne jamais bien loin, il est inscrit dans les murs du club. Qui au rugby à Massy n’a rien vécu d’exaltant avec lui ? Son investissement personnel touche-à-tout au sein du RCME est à l’image du personnage hors norme. Joueur, entraîneur, arbitre, administratif, trésorier, représentant dans les instances, (télé)communicant, photographe… il déploie depuis toujours une activité incroyable. L’archétype du bénévole passionné. Quelle richesse c’est pour nous tous de te connaître et de profiter de ton enthousiasme intact à chaque rencontre. Pourvu que tu n’aies pas l’idée saugrenue de partir pour des escapades plus durables hors de Massy, sinon pour nous rapporter (un peu plus souvent) un cubi de ton Juraçon du tonnerre !

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  2. Peyrefitte

    15/03/2015 à 09:15

    Beau portrait, cher Fred.
    Bravo pour ton sens de l’interview.

    Gg

    Répondre

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