Vendredi - 19 Avril 2024

Olivier Nier / Responsable Technique du Rugby Club Massy Essonne


Et le premier Massicois à entrer sur le terrain de jeu « Puissance 15 » sera… Olivier Nier, un homme de terrain, justement ! A l’aube de sa deuxième saison avec le RC Massy Essonne dont il a pris les rênes alors que le club redescendait de PRO D2 (situation traditionnellement toujours « délicate » dans la vie d’un club), c’est avec le sourire qu’Olivier a eu la gentillesse de répondre à nos questions.

Et pour cause !… Les Massicois rejoueront en PRO D2 dès cette année. Cela s’appelle un « aller/retour vite fait, bien fait », ni plus, ni moins, et vous constaterez que très peu de clubs ont eu jusqu’à présent la faculté d’un tel exploit. Rencontre avec un homme né aux pieds des montagnes, mais qui contrairement à elles a beaucoup bougé de par le monde, pour la quête du Graal…L’excellence dans la stratégie rugbystique. Konnichiwa, Olivier ! (vous comprendrez aussi plus bas le pourquoi de cette incursion de la langue japonaise…).

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ICO-ville-2 Côté Rugby


Olivier, tu entames ta deuxième saison en tant que « coach » du Rugby Club Massy Essonne… Raconte-nous quand et comment le Rugby a croisé ta vie, et quels chemins vous avez suivis ensemble, avant de poser vos valises en Essonne ?

Mon père a été joueur, puis éducateur à l’Ecole de Rugby du FC Grenoble. Mais il a toujours eu le souci de ne pas vouloir (trop) m’influencer dans mon choix de m’engager dans le Rugby, et finalement, c’est un copain de primaire, qui arrivait d’Argelès, qui m’a convaincu de rejoindre les « poussins » grenoblois. De là, j’ai fait toutes les catégories au FCG, avec le n° 10 dans le dos, jusqu’aux seniors, qui étaient alors dirigés par Jean Liénard.

Olivier-NIER-Coach-du-Rugby-Club-Massy-Essonne-2A l’époque, j’étais étudiant à l’UFRAPS, et c’est là que j’ai rencontré mon « maître à penser » en matière de Rugby, Jean Devaluez. J’ai suivi Jean à Tullins, un club de la banlieue grenobloise dont il prenait la direction, et avec lequel nous avons connu 2 montées et de belles phases finales. C’est à partir de là qu’a débuté ma carrière d’entraîneur, avec les minimes de Tullins, qui furent ¼ de finaliste du Championnat de France, en éliminant sur leur passage l’ogre grenoblois voisin… Un beau souvenir !

Ayant mis un terme à ma carrière de joueur, j’ai ensuite été appelé en 1990 par le FC Grenoble, où j’ai entraîné toutes les catégories jeunes, depuis les minimes jusqu’aux Juniors, avec à la clé 4 finales nationales (dont 1 titre de Champion de France Crabos en 1995). En parallèle, je suis devenu Directeur du Centre de Formation du FCG, que j’ai dirigé de 1992 à 1997. On est arrivé à en faire une des structures les plus abouties de France : 39 jeunes issus de notre Centre ont joué en Pro et on a fourni des internationaux (Brouzet, Marconnet, Maillet, …).

C’est à partir de cette riche et significative expérience grenobloise que ma carrière d’entraîneur s’est ensuite construite

Directeur du Centre de Formation de Brive de 98 à 2001, en collaborant également avec Serge Laïrle sur le groupe Pro (TOP 14), Entraîneur de Rumilly (PRO D2) en 2001, de Pont-de-Claix de 2003 à 2005 (avec une montée en Fédérale 2 en compagnie de nombreux « anciens jeunes » qui étaient passés par le Centre de Formation du FCG…), de Toyota Shokki (au Japon !… Un pays qui m’a émerveillé et où j’étais également prof en Ressources Humaines à l’Université Chukyo) de 2005 à 2006.

Puis entraîneur de Beaurepaire (Fédérale 1), avec un titre de Champion de France Nationale B, avant 3 belles saisons à Oyonnax (PRO D2) en compagnie de Christophe Urios, où nous avons été finalistes en 2009 et ½ finaliste en 2010. Ensuite ce furent les retrouvailles avec Serge LAÏRLE d’abord en Roumanie, où nous avons qualifié l’équipe nationale (vainqueur du Tournoi des 6 Nations B) pour la Coupe du Monde de 2011 en Nouvelle-Zélande, puis à Aix-en-Provence (PRO D2) de 2010 à 2012, où nous avons conduit le Pays d’Aix Rugby Club à ses meilleurs résultats à ce jour.

S’en est suivi une année « sabbatique » que j’ai mise à profit pour aller étudier d’autres clubs et d’autres modes de fonctionnement : j’ai passé des moments extrêmement intéressants avec Fabien Galthier à Montpellier, avec Marc Delpoux à Perpignan, avec les Dragons Catalans (XIII)… et puis il y eut la belle rencontre avec Massy et son projet de remonter en PRO D2 !

Ah oui, donc effectivement, elles étaient déjà bien pleines tes valises en débarquant en Essonne en juin 2013 ! Bon, donc tu arrives à Massy, le club vient d’être relégué en Fédérale 1 après une année « historique » pour lui passée en PRO D2… et 10 mois après, voilà qu’ensemble vous remontez illico à l’étage supérieur… Chapeau bas ! Très peu de clubs ont cette faculté de pouvoir rebondir aussi vite et de si belle façon, alors dis-nous… c’est quoi la « Méthode Nier » ? Et ça a été quoi votre grande force durant cette saison de « purgatoire » en Fédérale 1 ?

Oui, il n’y avait eu que 2 clubs avant nous qui avaient réussi à faire l’aller-retour PRO D2 / Fédérale 1 / PRO D2 en 1 an, et pas des moindres: Bourgoin et Colomiers. Il est vrai que cela n’est jamais chose facile, car il y a beaucoup de prétendants, et seulement 2 élus au bout. Ma méthode, et ce en quoi je crois ? C’est simple, c’est d’abord de mettre l’humain au cœur du projet.

Olivier-NIER-Coach-du-Rugby-Club-Massy-Essonne-3Et ensuite, c’est de considérer que dans une saison il y a 3 « tiers » : le premier c’est le recrutement, et le second c’est la préparation de la saison, ce qui fait qu’avant que la saison commence tu en as déjà réalisé les 2/3… Et le troisième « tiers », qui est bien sûr le plus long dans l’espace temps, est constitué des aléas de la saison et de la capacité à réagir et à faire un bon suivi tout au long de l’année… Mais ce troisième tiers dépend énormément de la qualité des 2 premiers !

Ce qui nous a permis de rebondir en seulement une année, ça a été notre volonté de rapidement passer à « autre chose », c’est-à-dire de vite laisser derrière nous cette saison de PRO D2 à l’issue malheureuse. Ca a été aussi le fait de réattaquer l’entraînement dès juin, ce qui a aidé les joueurs à passer à un autre projet. Et tout ça a été sublimé par « l’état d’esprit Massy », bien réel et palpable, de compétiteurs, de mecs qui ne lâchent rien. Et puis j’avais aussi questionné les coachs de Bourgoin et de Colomiers qui étaient déjà passés par là. Ils m’avaient rappelé que la saison de Fédérale 1 est interminable et qu’elle manque de dynamique, et qu’il serait très important de garder de la fraîcheur mentale pour la fin du parcours.

On a donc essayé de faire beaucoup de choses dans l’année pour « casser » la monotonie de la saison, en sortant un peu du « périmètre Rugby », par exemple en collaborant avec d’autres clubs sportifs Massicois, comme le Hand ou la boxe. Cela nous a aidé, je crois, à mieux gérer les objectifs intermédiaires qu’on s’était fixés, et « l’Objectif n° 1 », que les joueurs avaient inscrit ensemble dans le marbre: celui de remonter en PRO D2.

Sur le plan des valeurs, on avait beaucoup misé sur « l’Ambition », qui se traduisait par la volonté d’être Champions de France de Fédérale 1. On a raté la dernière marche, et ça a été quelque chose de douloureux, parce qu’on s’était vraiment préparé pour ça.

A l’ère du Rugby moderne, comment devient-on coach d’une équipe de Rugby professionnelle ?

Il y a beaucoup de « points d’entrée » et de parcours différents dans une carrière d’entraîneur, et cela dépend donc beaucoup des individus. En ce qui me concerne, je suis conscient que je ne le dois pas à ma carrière de joueur, contrairement à beaucoup d’autres, car je n’ai pas été un « grand » joueur.

Par contre j’ai énormément travaillé sur la formation (et je n’oublie pas que je dois beaucoup aux résultats que j’ai eus avec les jeunes), et sur la confrontation des idées et des méthodes, grâce à la rencontre et à l’échange « en direct » avec les gens, plus que dans les livres.

J’ai toujours eu, et j’ai toujours en moi, cette curiosité qui me pousse à aller chercher l’excellence…

auprès de ceux qui en détiennent une parcelle, dans d’autres univers et d’autres contextes que les miens. Dans le monde actuel, il me semble que de plus en plus, pour devenir entraîneur professionnel, il faut d’abord et surtout avoir du réseau, et que c’est même parfois jugé comme plus important que la compétence… .

Explique-nous dans les grandes lignes comment est organisée l’équipe technique dont tu as la responsabilité. Et qu’est-ce qui en fait sa force ?

Nous avons eu la volonté d’étoffer notre staff sur l’aspect organisationnel : sur le plan technique, nous sommes 2 intervenants : Victor Didebulidze entraîne les avants, et moi, j’entraîne les lignes arrières, en ayant aussi la responsabilité de la coordination du jeu global.

Ensuite, nous avons 2 préparateurs physiques et 1 kiné à temps plein. Nous avons également 2 « Managers », qui ont des responsabilités bien précises : Fred Grossi dans le domaine du recrutement et de « l’installation » des joueurs au sein du club, et Florent Maleville, qui était le capitaine historique du club et qui en connaît tous les étages.

Florent a en charge la gestion de la « vie du groupe », l’organisation des déplacements, l’organisation de nos semaines d’entraînement, le rapport avec l’équipementier. Ce qui fait la force de ce staff, c’est la transparence totale sur le « qui fait quoi », le fait que chacun assume ses responsabilités, et comme je l’ai dit plus haut, le fait que l’humain est placé au cœur de la problématique.

Maintenant que tu connais bien le RC Massy Essonne, qu’est-ce qui selon toi en fait la spécificité dans le concert rugbystique hexagonal ? Et jusqu’où, et à quelles conditions, penses-tu que ce « capital génétique » peut mener le club ?

La spécificité qui fait selon moi toute l’originalité du RCME, c’est son état d’esprit « Club de banlieue », au sens noble du terme : il rassemble des gens de cultures, d’histoires et d’horizons très différents, mais qui se retrouvent avec enthousiasme et solidarité autour d’un projet commun… On peut même aller jusqu’à dire, un état d’esprit de « quartier » (entre autres : se battre les uns pour les autres en prenant du plaisir, avoir de la reconnaissance pour son maillot, etc…).

Il y a à Massy une réelle volonté de vouloir réussir ensemble en étant différents, je ne l’avais jamais autant ressenti ailleurs qu’ici, et c’est vraiment ce qui fait notre différence, et notre force, par rapport aux autres clubs.

Logo-massy-rugbyD’autre part, l’ADN du club, c’est la formation… C’est connu et reconnu par tous ceux qui s’intéressent au Rugby. Et c’est pour cette raison que le club a, depuis longtemps, des résultats extraordinaires dans ses catégories jeunes. Maintenant, il faut arriver à faire en sorte que ces jeunes talents du club viennent grossir les rangs de l’Equipe I et la fasse gagner… plutôt que de partir en faire gagner d’autres à l’extérieur ! Notre accession (et surtout notre maintien) dans l’Elite du Rugby français devrait nous y aider, et c’est pourquoi nous allons nous y atteler.

Je crois qu’on a ici, à Massy, tous les ingrédients pour faire du RCME un club exemplaire : un club performant, qui fasse référence en matière d’intégration, populaire (nous bénéficions d’une bonne côte de popularité, y compris en dehors de nos bases), et dont le modèle économique reposera en grande partie sur son excellence en matière de formation.

On sait que dans le monde du Rugby, beaucoup de choses très importantes se passent dans le vestiaire, dans les quelques minutes qui précèdent le coup d’envoi. Dans ces moments-là, si ce n’est pas un secret, tu leur dis quoi à tes gars ?

Dans les minutes qui précèdent l’entrée sur la pelouse, ce n’est plus moi qui parle, c’est le capitaine et les leaders de jeu. Moi, je fais la « causerie » environ 1h15 avant le coup d’envoi, avec pour objectif de bien recentrer les joueurs sur nos valeurs, le contexte et les éléments clé du match.

Hormis le R.C.M.E., quels sont les clubs et les joueurs que tu affectionnes (ou que tu as affectionné) particulièrement ? Pour quelles raisons ?

Il y a évidemment beaucoup de clubs que j’admire, mais mon cœur ira bien sûr d’abord vers le FC Grenoble. Et si je peux en citer un second, ce sera Oyonnax, tant mes années passées là-bas furent magnifiques. Au niveau des joueurs, là aussi ils sont nombreux ceux qui m’ont interpellé jusque là, alors je saluerai Sylvain Marconnet car c’est un garçon extrêmement attachant, et aussi Tony Maurice, quelqu’un de grande valeur que je connais bien, depuis très longtemps, et qui aurait pu faire une très grande carrière de Rugby comme n° 9.

Quels sont les meilleurs moments que tu as vécus avec le RCME au cours de ta première saison ici ?

Hormis la montée en PRO D2, bien sûr, je citerai le premier match de Championnat, à Saint-Nazaire, où nous avons largement gagné… Ce match a été décisif pour le lancement de la saison 2013 / 2014. Et j’évoquerai aussi la victoire sur le PARC à Massy, en match retour des ¼ de finale, car nous avons su relever, et de quelle manière, une situation que nous avions rendue compliquée au match aller.

Peux-tu concevoir la vie sans Rugby ? Et selon toi, quelles sont les valeurs fondamentales de ce sport, dont on peut s’inspirer dans nos vies de « tous les jours » ?

Olivier-NIER-Coach-du-Rugby-Club-Massy-Essonne-4Parfois, j’aimerais bien que le Rugby me laisse un peu tranquille!… Mais c’est une utopie. Quant aux valeurs, c’est un sujet sensible, et vaste! J’ai l’habitude de dire que le sport en général, et donc le Rugby en particulier, n’est en tant que tel porteur d’aucune valeur : Il n’y a pas plus de gens « bien » dans le Rugby que dans les autres domaines de l’activité humaine. C’est juste la manière dont on exerce ses talents dans le Rugby (la manière dont on joue, dont on entraîne, dont on supporte une équipe, dont on dirige un club, etc…) qui va faire qu’on génère des valeurs dans ce sport.

C’est-à-dire que le champ des « possibles » est énorme, dans le bon sens, comme dans le mauvais… à chacun de nous d’être dans le bon. Je pense que les aspects culturel et territorial ont également leur part dans l’éclosion ou non de « bonnes » ou de « moins bonnes » valeurs. Et pour finir sur ce sujet des valeurs, qui est en réalité un sujet sans fin, je citerai Jean Dévaluez qui a réalisé un très beau travail montrant que toute valeur a son « anti-valeur » dont elle ne peut se départir, et il faut donc tout le temps composer avec ça.


ICO-ville-2 Côté Ville


Y avait-il un stade de Rugby dans la ville qui t’a vu naître et pousser ? Si oui, il s’appelait comment, et c’était où ?

Je suis en effet né tout près du Stade Lesdiguières, à Grenoble, chef-lieu de ce beau département qu’est l’Isère. Cette proximité devait être prémonitoire…

Chaque jour passant, tu maîtrises de mieux en mieux le territoire Massicois et sa région, qu’est-ce que tu y apprécies particulièrement ?

massy-ville-operaEn côtoyant Massy depuis maintenant un peu plus d’un an, j’apprécie vraiment sa proximité avec Paris… Je suis tombé amoureux de la capitale, de son « bouillonnement » culturel en particulier, et de la créativité, partout présente, qui y règne. A Massy, j’apprécierai beaucoup le stade quand on l’aura fait évoluer (des discussions sont en cours !) et, plus sérieusement, j’aime son quartier de l’Opéra-Théatre, entre autres parce que « Les Terrasses de l’Opéra » qui le jouxte, est un lieu de vie où nous nous retrouvons souvent entre joueurs, dirigeants et supporters du RCME.

Et à part Massy et Paris où tu vis actuellement, quelles sont tes régions de cœur ?

Grenoble, bien sûr, parce que c’est mon berceau, et Aix-en-Provence, car j’y ai de vrais amis et que c’est la plus belle ville où j’ai vécu.

Outre ta carrière d’entraîneur, tu es également Maître de Conférences à l’Université Claude Bernard de Lyon 1. Tu nous en dis 2 mots ?

Oui j’interviens en effet depuis 2001 à l’Université Claude Bernard de Lyon, sur la problématique du management des valeurs (justement !). Je fais aussi régulièrement des conférences, pour des grandes écoles ou des entreprises, sur la thématique : « Comment le modèle sportif peut être un bon modèle pour mobiliser les gens au travail ».

Je collabore également avec l’Université Claude Bernard sur l’enseignement numérique. Sous la houlette de Christophe Batier, un « génie » des nouvelles technologies, ils ont conçu et développé un outil qui s’appelle « SPIRAL » et qui matérialise la révolution numérique qui s’opère au service de l’enseignement (après les révolutions ancestrales qu’on été l’écriture, puis l’imprimerie). SPIRAL est une plateforme qui peut être utilisée dans une multitude de domaines d’activités, et moi, ce qui m’intéresse particulièrement, c’est, avec l’aide de Christophe, de l’adapter au contexte des clubs de Rugby Pro, comme outil de communication, de partage et d’apprentissage.


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Hormis le Rugby, quels sont tes principaux centres d’intérêt dans tes moments de loisirs ?

Je profite de Paris pour toute l’offre culturelle que la ville propose. Sinon, j’aime bien sûr la montagne de par mes racines, ainsi que le golf (même si j’y joue peu par manque de temps) et la pelote basque (j’étais inscrit en club local lorsque j’étais à Brive).

Et ta chanson ou ta musique, à toi, ce serait laquelle, juste là ?

« Formidable », de Stromae… parce que je suis allé le voir, et c’était fabuleux. Et puis parce que nous allons tout faire pour être nous aussi formidables cette saison qui vient, pour maintenir le RCME en PRO D2, et écrire une nouvelle belle page de son histoire.


ICONE-VIDEO« Formidable » / Stromae


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Interview et photos de portrait par Frédéric Poulet
Jean-Daniel LAPEZE pour les photos d’Olivier avec ses joueurs


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