Jeudi - 28 Mars 2024

Dawari Horsfall / Maire-Adjoint, Délégué aux Sports de Massy


Massy est assurément une cité hautement sportive, et ce n’est pas Dawari Horsfall, Délégué aux Sports de la Ville, et Champion de France de Force Athlétique, qui nous démentira !

C’est à la Maison du Rugby de Massy que nous avons donné rendez-vous à cet homme au parcours remarquable, pour qu’il nous parle de sa ville et du “vivre ensemble” qui la caractérise, de la grande place que le sport y tient, et, bien entendu, du Rugby Club Massy Essonne, club auquel il voue, comme beaucoup de Massicois, une affection particulière… Merci Dawari !

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ICO-ville-2 Côté Ville


Bonjour Dawari Horsfall, vous êtes Délégué aux Sports au sein de l’équipe municipale emmenée par Vincent Delahaye, alors dites nous, peut-on affirmer que Massy est une « ville sportive » ?

Oui, on peut vraiment affirmer que Massy est une ville sportive, pour plusieurs raisons:

– Par l’importance du nombre d’adhérents (13.500) dans l’ensemble des clubs sportifs de la ville, où nous avons une multitude de disciplines représentées.

– Par le nombre et la qualité des équipements : avec une population de 44.000 habitants, nous avons un taux d’équipement sportif qui est comparable à celui des villes de + de 100.000 habitants.

– Par la « nature » des sports qui sont pratiqués ici. Massy est la ville du sport pour tous : on soutient le haut niveau (le rugby, le hand, l’escalade, la natation, la boxe anglaise,…), mais on soutient aussi le sport dans les quartiers (et d’ailleurs le Rugby Club Massy est sacrément actif dans ce domaine là), et le sport pour les handicapés.

logo ville massy bleu clairAu niveau des manifestations sportives « phares » qui se déroulent à Massy, il faut savoir que l’on accueille régulièrement les Championnats de France d’escalade. Nous avons aussi reçu il y a 2 ans les Championnats nationaux de BMX. Ensuite nous avons bien sûr tous les sports collectifs, et notamment, grâce au RCME, les matchs de rugby de PRO D2, qui pendant la saison sont un grand lieu de rassemblement, puisque nous avons en moyenne 2.500 à 3.000 personnes au Stade Ladoumègue.

A Massy, pour le sport, nous avons vraiment une démarche participative,

et il est important de le dire. Nous allons organiser dans quelques mois les « Assises du Sport », l’idée étant d’associer tous les acteurs du sport à la définition de la politique sportive de la ville. L’objectif est de faire remonter les attentes et les besoins de la population, afin de les optimiser au mieux compte tenu des ressources et des contraintes budgétaires. Nous pouvons ainsi sur cette base mettre en place un projet sportif partagé.

Pouvez-vous nous citer quelques sportifs Massicois (ou qui sont passés par Massy) célèbres ?

Mathieu Bastareaud bien sûr. Je me souviens de lui quand il était tout jeune, à Massy, ça a toujours été un super gentil garçon. Je suis vraiment impressionné par sa carrière et ce qu’il arrive à produire sur le terrain. Il y a également Sophie De Ronchy, nageuse qui a été plusieurs fois Championne de France, Bassa Mawem, Champion de France en escalade de vitesse, et médaille d’argent au dernier mondial. Et puis je salue aussi le club de boxe anglaise, qui a produit plusieurs grands Champions, comme entre autres Malik Bouziane, Christophe Dettinger ou Gabriel Mapouka. Au niveau des Jeunes, on vient d’avoir Steve Bendali, qui a été sélectionné en Equipe de France Espoirs de Foot en salle.

La Ville de Massy est depuis longtemps un grand partenaire du Rugby Club Massy Essonne… Dans les grandes lignes, comment ce partenariat se concrétise-t-il ?

Logo-massy-rugbyAujourd’hui le RCME est en PRO D2, mais il faut savoir que le club, depuis plusieurs années, a été construit autour d’un projet éducatif. C’est d’abord un club formateur, qui est là pour former des enfants, pour les rendre citoyens, et c’est pour ça qu’il est arrivé à en faire des champions. Ca, c’est vraiment la marque de fabrique du RCME. Et dans cette démarche, le club est arrivé, depuis longtemps, à fédérer les forces vives de la ville, politiques d’une part, mais également économiques, à travers le partenariat privé.

Le partenariat de la Ville de Massy avec le RCME se traduit sous plusieurs formes :

– Une mise à disposition d’infrastructures, comme par exemple la Maison du Rugby (qui va d’ailleurs être complètement repensée dans le cadre d’un vaste projet), le réaménagement et la mise aux normes des vestiaires, etc…

– Un soutien financier direct, à la SASP et à l’Association, l’une allant bien entendu avec l’autre.

– Une mise en contact et en réseau facilitée avec les forces économiques locales, sachant que nous avons la grande chance de bénéficier d’un environnement économique que bien des territoires pourraient nous envier. Nous profitons en effet d’une position géographique stratégique dans le cadre d’une opération d’intérêt national qui va faire du Plateau de Saclay une sorte de « Silicon Valley » à la française, et qui du coup positionne Massy comme une formidable « porte d’entrée » (avec la gare TGV de Massy et l’aéroport d’Orly à 15 minutes) de ce futur pool économique.

Vous connaissez bien le RC Massy Essonne… Comment « vivez-vous » ce club ?

massy-maison-du-rugbyQuand j’étais minime, j’ai joué pendant 2 saisons au RCME, au poste d’ailier ! En fait j’ai arrêté car à l’époque mon meilleur copain a déménagé, et même si j’aime bien le rugby, c’est d’abord parce qu’il jouait que je jouais moi-même. Et donc, des années plus tard, la première fois que j’ai mis les pieds à la Maison du Rugby en tant qu’élu, je me suis tout de suite senti chez moi : ce lieu est hyper-convivial, les gens qu’on y rencontre n’ont pas la grosse tête, ils sont d’une humilité extraordinaire, bien qu’ils aient un parcours exceptionnel pour la plupart.

Le rugby massicois est un magnifique exemple du « vivre ensemble », de la mixité des classes sociales. On y trouve de tout, des gens de toutes origines, et c’est ça qui est magique… C’est un sacré fédérateur, et moi, c’est vraiment ce que je recherche dans le sport.

De manière plus générale, que vous inspire ce sport, le rugby ?

photo combat terrain - RCME BataCe qui me touche en particulier dans le rugby, c’est l’esprit de solidarité. Bien sûr, on peut le trouver dans d’autres sports collectifs, mais au rugby il est sublimé par le combat livré sur le terrain, et par la fraternité qui reprend ses droits, dès le coup de sifflet final, et que vient l’heure de la 3ème mi-temps. Au rugby il y a un temps pour tout : il y a un temps pour le combat, et il y a un temps pour être ensemble, dans le respect mutuel, qui que l’on soit et d’où que l’on vienne.

Le fait que le club joue en PRO D2 accentue cela : on voit des gars qui viennent de France, de Géorgie, d’Afrique du Sud, des Fidji, de Roumanie, du Sénégal, du Mali, de Côte d’Ivoire, etc… Et ce sont des choses qui me marquent, car pour moi, c’est ça la vie, je suis quelqu’un d’ouvert sur le monde, et voir cela m’émeut beaucoup, et me rend heureux.

Etes-vous (ou avez-vous été) vous-même sportif ? Dans quelles disciplines ? A quel niveau de compétition ?

En matière de sport, j’ai toujours été un « touche-à-tout ».

J’ai commencé par le rugby, ensuite j’ai fait du foot, à un niveau Division d’Honneur (c’est la division la plus haute à laquelle on a été à Massy), et enfin j’ai fait de la force athlétique. En 2013, j’ai été Champion de France dans cette discipline, avec un record national. Et là, je prépare les Championnats de France à nouveau, pour défendre mon titre… Je fais donc moi aussi du haut niveau !

Le sport fait vraiment partie de ma vie, car à la base, j’ai une formation de préparateur physique. Après un cursus STAPS et une maîtrise d’entraînement sportif, j’ai obtenu ensuite un diplôme de préparateur physique au CREPS de Châtenay-Malabry. J’étais spécialisé dans les sports de combat et j’ai notamment préparé pas mal de boxeurs.


Côté Territoire


Où avez-vous grandi, et quand avez-vous rencontré Massy pour la première fois ?

nigeriaJe suis né au Nigeria, et je suis venu en France au moment où ma mère s’est séparée de mon père. J’avais 4 ans quand on a débarqué en France, à Massy, avec ma mère, mes 2 soeurs et mes 2 frères. En fait, je suis un gamin de l’Aide Sociale et des Restos du Cœur. J’ai eu un parcours qui a été assez dur, et je suis très reconnaissant de ce que Massy a pu m’apporter, et au-delà, la France, notamment, par exemple, mes instituteurs. J’ai été prof pendant 3 ans, et ce n’est pas par hasard. Les acteurs sociaux massicois et français m’ont beaucoup apporté, et c’est pour ça qu’à travers mon engagement, je souhaite leur rendre une partie de ce qu’ils m’ont donné.

Si vous ne pouviez utiliser que 4 expressions ou adjectifs pour qualifier Massy, ce serait lesquels ?

Massy, d’abord, c’est le vivre-ensemble, c’est la mixité. Avec 37% de logements sociaux et une population immigrée importante, c’est vraiment son fondement.

Ensuite, Massy, c’est une ville dynamique, qui va toujours de l’avant, qui a une population en moyenne très jeune. Nous avons par exemple 2 résidences universitaires sur le territoire, et, compte tenu de notre environnement économique favorable, énormément de ces jeunes restent à Massy au sortir de leurs études, ce qui contribue à créer de la richesse ici.

Je dirai aussi que Massy est une ville « attentive », qui est à l’écoute de tous. On évoquait plus haut les « Assises du Sport », mais ce n’est qu’un exemple, car Massy est une ville qui a été et qui continue d’être avant-gardiste dans tout ce qui touche à la démocratie participative.

Et Massy, c’est aussi une ville attractive, qui sait accueillir, que ce soit des particuliers ou des entreprises, grâce à toutes les infrastructures sociales, économiques, logistiques, sportives, culturelles qui sont en place ici.

Y-a-t-il des lieux et/ou des sites que vous appréciez particulièrement à Massy et dans sa région ?

photo liesse public massy - JDLEn règle générale, là où je suis particulièrement bien ici, c’est dans les stades. Par exemple, quand je vais au Stade Jules Ladoumègue assister à un match de rugby, ce que j’aime, c’est qu’on fait bloc derrière une équipe, derrière un fanion, derrière des valeurs. J’ai mon médecin qui est là, j’ai mes opposants politiques qui sont là, j’ai mon gardien qui est là, j’ai le gars de la cité qui est là, j’ai l’ingénieur qui est là, etc, etc… Et on est tous là, bien ensemble, chantant à l’unisson pour encourager notre équipe ! Le stade est un formidable trait d’union, et c’est vraiment dans ce genre d’endroit là qu’on peut vivre ce genre d’émotion.

Hormis Massy et l’Essonne, avez-vous d’autres régions de cœur ?

Je retourne chaque année au Nigeria. Ce pays vit un contexte très particulier, on le sait, mais ce que j’aime là-bas, malgré la souffrance, malgré les conditions de vie, malgré tout… C’est cette joie de vivre et la gentillesse des gens.

En France, j’aime beaucoup la région de Montpellier, entre autres parce qu’il y a la mer, et parce que culturellement ça bouge beaucoup.

Comme nous ne pouvons pas terminer un portrait « Puissance 15 » sans musique ou chanson… Laquelle allez-vous nous faire écouter ?

Alors ce sera « Happy », de Pharell Williams… Cette chanson, c’est celle qui me ressemble le plus… La bonne humeur, le vivre ensemble, elle me donne beaucoup de carburant pour avancer !


ICONE-VIDEOHappy – Pharell Williams


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Site Internet du Rugby Club Massy Essonne

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Site Internet de la ville de Massy


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Interview par Frédéric Poulet / Photos rugby : RCME – Bata et JDL / Photo portrait D.Horsfall : FP / Carte Afrique : Fotolia


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